Karma Polis

Karma Polis

Au fait, c’est quand les élections ? Premier tour 10 avril ? 2022 ? On veut bien croire, ces derniers temps, qu’on n’avait pas la tête à ça. Entre le masque et la frappe chirurgicale, on ne va pas s’en vouloir d’arrêter de suivre les épisodes. Et puis, cette série on la connaît. La saison 1 était pas terrible, laborieuse et trop violente. L’idée de s’enfiler la saison 2 n’est pas très réjouissante. Mais reconnaissons que les personnages sont à creuser : le jeune premier, la vieille tante raciste, le chien méchant, la mère dépressive, le grand-père soupe au lait et les cousins éloignés qu’on aime bien, mais qu’on veut pas voir plus souvent. Le scénario reste en cours d’écriture, nous aurions tort de renoncer a priori. Touche pas à mon poste n’a pas la gueule des Dossiers de l’écran. La chronique d’information quotidienne de Vincent Bolloré ou Bernard Arnault déforme la réalité. Ils ont un programme, et des candidats le portent. Mais la vidéo est à la demande. Il nous revient de participer à l’histoire. D’imaginer une fin qui concrétisera des actions pour anticiper le changement climatique et la transition énergétique, partager les ressources, changer le cadre de vie démocratique. À tout le moins d’en être, fut-ce comme figurant. La métaphore est filée, on ne regarde pas un film dans le canapé. De plus en plus éduqués et informés, les Français sont détournés de la politique, et c’est là un moyen que de maintenir notre apathie. La tacite reconduction est insupportable mais arrange bien du monde. Alors on repousse, on hésite, on tergiverse. Votera, votera pas ? Vert, jaune, rouge ? Dans moins d’un mois, le monde d’après sera le même. En un peu pire, prophétisait Houellebecq au cœur du confinement. C’est possible. Ce sera le nôtre.

 

Victor Léo