Illusions perdues par la Cie À Tire-d’aile

Il s’agit bien de la fameuse quête initiatique de Lucien, cette histoire monstre d’une capitulation face au capitalisme, que Balzac ancrait au milieu du XIXe siècle dans l’histoire littéraire, et qui continue, invariablement, de résonner dans nos réalités au long cours. La trame : déchiffrer les règles d’un jeu social gardé confidentiel ; placer sur l’échiquier — du milieu littéraire, artistique, de la presse — des pions animés par une ambition ascensionnelle devenue toute personnelle ; puis, devoir douloureusement ravaler tout espoir d’exprimer une liberté de penser ou de créer en dehors des lois du marché. Le Lucien de Pauline Bayle (à l’adaptation et à la mise en scène, et suivant sa tendance à adapter les intemporels, après L’Iliade et L’Odyssée) paraît sur une scène dépouillée, du même coup, des idéaux leurrés et du contexte daté, dans un minimalisme évidemment contemporain. Cela vaut aussi pour le texte, ou pour le jeu, puisque les comédien·ne·s, condensent à cinq toute une petite société parisienne, dont la satire a, bien sûr, été bien aiguisée.

MD

 

> Le 18 au Théâtre de l’Olivier (Istres) et les 20 & 21 au Zef (14e)
Rens. : www.scenesetcines.fr / www.lezef.org