Il n’a été heureux qu’une fois : sous un parapluie : jusqu’au 25/10 au Théâtre de Lenche

Il n’a été heureux qu’une fois : sous un parapluie : jusqu’au 25/10 au Théâtre de Lenche

Héros ratés cherchent parapluies

Avec Il n’a été heureux qu’une fois : sous un parapluie, l’Egrégore présente au Lenche quelques nouvelles d’Anton Tchekhov, nous servant de drôles de tranches de vie dans un univers à la fois fantaisiste et désenchanté. Profondément humaniste.

sous-un-parapluie.jpgSi l’on peut, en ces temps de crise morale, rapprocher le contexte de création de la pièce d’Ivan Romeuf à celui d’écriture des nouvelles de Tchekhov au temps de la décadence tsariste, on sera immanquablement sensible à la peinture de mœurs livrée par l’Egrégore.
La compagnie résidente du théâtre de Lenche s’est toujours attachée à représenter la part d’humanité des personnages les plus vils et des désespérés, avec une affection certaine pour les mal-aimés.
Fort du succès de sa précédente création, Regarde la neige qui tombe, présentée en 2007 dans le cadre de son projet « L’Amour est une région bien intéressante », la compagnie présente ainsi dans son nouveau cabaret des instants de vie comme autant de « numéros ». Foire des sentiments, cirque de l’humanité.
Jouant avec la pluridisciplinarité propre à sa composition, la compagnie joue, mais aussi danse et chante, emmenant ses personnages jusqu’au clownesque. Car c’est bien là que réside le pari d’Ivan Romeuf, qui emporte le public en dehors de toute géographie, si ce n’est de celle des vicissitudes de l’âme humaine.
Les nouvelles présentées ici, qui ont fait la réputation de l’écrivain russe, font exister sur le plateau des personnages colorés, croisés au détour d’un chemin de fortune. D’une écriture simple, réaliste, et par là même efficace, le texte transforme les personnages en hérauts triomphant d’une misère qui transforme le sordide en poésie, au moyen d’une ironie toujours latente et virant parfois au grotesque. Sous leurs allures anodines, parsemées de sagesse populaire, les répliques peignent ainsi le tableau d’une humanité décadente mais attachante, reflet de nos vies. Mises en corps et en scène(s), elles deviennent l’occasion d’une rêverie décalée, pleine d’humour et de ces petits riens qui nourrissent notre imaginaire.

Joanna Selvidès

Il n’a été heureux qu’une fois : sous un parapluie : jusqu’au 25/10 au Théâtre de Lenche. Rens. 04 91 91 52 22 / www.theatredelenche.info