Bastian Lorenz

Identités Remarquables | Bastian Lorenz

Le rythme de la vie

 

Le jeune Martégal Bastien Membribe, alias Bastian Lorenz, poursuit sa trajectoire dans la deep house. Focus sur un passionné autodidacte, guidé par la détermination et l’authenticité.

 

Déjà tout jeune, Bastien accompagne sur les routes son père, alors membre d’un groupe de blues. Sensible aux mélodies et à l’art en général, le trentenaire voue aujourd’hui encore une admiration immense aux artistes qui l’entourent. En effet, guitaristes, peintres, photographes et compositeurs représentent comme une deuxième famille pour le jeune Dj qui, autrefois, n’aurait jamais pensé en faire partie. Par humilité sans doute, car son talent se révélera sur le tard, après de longues heures d’apprentissage, de prises de conseils et de remises en question.

D’un tempérament curieux et ouvert d’esprit, il passera des nuits blanches à se « cogner la tête contre les murs » pour que la technique rentre. Bastian a soif d’apprendre ; il désire plus que tout présenter des morceaux à la fois instinctifs et travaillés qui lui ressemblent plutôt que d’aller à la facilité et se fondre dans la masse.

L’inspiration, il la puise dans la vie quotidienne et dans son passé, transformant ses émotions en mélodies avant de passer aux arrangements. Le plus gros de la création se déroule seul, face à ses ressentis et à ses intuitions. Même si dès qu’un doute point, le Dj n’hésite pas à se tourner vers les frères Denis et José Pavli (compositeurs de musiques de film), qu’il appelle parfois en plein milieu de la nuit ! Ce n’est qu’ensuite qu’intervient l’ingénieur du son Max the Engineer, basé à Brooklyn, qui finalise le mix et masterise les tracks. Conscient d’être entouré par des mélomanes et des techniciens talentueux qui savent se rendre disponibles pour lui, Bastian Lorenz ne cache pas sa reconnaissance et réalise sa chance d’avoir croisé sur sa route « ces personnes extraordinaires. »

En 2015 pour le Festival ASSOM au Dock des Suds, il mixe pour la première fois devant une foule. « J’avais l’impression d’être dans un rêve éveillé ; il est important pour moi de sentir un feed-back du public et cette fois-là, c’était grandiose ! » Il réitérera l’expérience en 2016 au Dock puis à l’Usine à Istres, où il a rencontre Pierre Fosco, le responsable de communication de la salle de concert, à qui il porte une affection particulière. S’ensuivront quelques dates dans la région mais aussi à l’étranger, où il se perfectionne et prendr plaisir à réunir les gens autour de son univers musical teinté de house, pop et voix groovy bien posées.

Comme tout artiste, il connaitra une période de doute, mais elle n’altérera pas sa passion pour la musique. Au contraire, cette pause volontaire s’avère indispensable pour mieux revenir et s’investir pleinement dans ses projets : « Le fait que la musique m’ait tant manqué me rassure, ce n’était pas qu’une lubie passagère… Mais étant donné que j’ai voulu avancer seul, cela me demandait beaucoup d’énergie jusqu’à ce que mon corps ne suive plus… J’étais frustré car j’ai l’habitude d’aller au bout des choses. Après cette introspection, j’ai la conviction aujourd’hui que je suis sur la route qu’il me faut et que c’est là que se trouve mon épanouissement. »

Et c’est ainsi qu’après plusieurs tracks sur les labels AuxLondon et MelodicSounds, dont il a participé à l’expansion, il dévoile aujourd’hui un nouveau morceau, Africa, fruit d’un itinéraire musical et personnel que lui a inspiré le continent noir. Pour une première approche, Bastian entreprend un voyage au Gabon en 2017 : « Les gens de la ville étaient au courant que j’étais là et les gérants d’établissements voulaient que je joue chez eux. On a fini par organiser un événement, et j’ai alors mixé en face de l’océan, le coucher de soleil en guise de décor. On a fait avec les moyens du bord, des platines qu’on est allé chercher au fin fond du village, des bonnes platines vintage sans assistance, c’était magique ! »

Il rêve aujourd’hui de trouver des fonds destinés à une réserve de protection des animaux sauvages en Afrique du Sud. En attendant, si une opportunité se présente, il retournera sur les terres africaines en tant que bénévole dans une réserve, et a également l’idée d’y réaliser une vidéo pour retracer son aventure et illustrer Africa, faisant ainsi honneur à ce continent qui le passionne.

Disponible prochainement sur Soundcloud en téléchargement gratuit, et peut-être sur Spotify, le nouveau morceau de Bastian Lorenz se veut libre d’écoute pour une raison bien précise : « Pour moi, cela permet de donner un message. Aujourd’hui, on nous demande de produire dans des délais impartis, et au final d’être un peu des machines. J’ai parfois tendance à appeler ça de la musique “Fast Food” ; on la consomme et on passe rapidement à autre chose. Mais dans ma tête, ça sonne un peu faux. En partageant de la musique gratuitement, j’ai l’impression de sortir un peu de ce système. »

Pour ce qui est des projets à venir, Bastian ne manque pas d’ambition avec la sortie prochaine d’un morceau en collaboration avec la chanteuse pop Kinnie Lane et Max The Engineer, ainsi que la composition de plusieurs morceaux qui alterneraient freedownloads et signatures en labels dont les discussions sont en cours. Son but : véhiculer ses valeurs de partage et d’union à travers sa musique, en y mettant le cœur qui le caractérise, et ainsi être fidèle à sa devise : « Ce n’est pas ce que tu possèdes qui fait ton bonheur, mais bien la façon dont tu en fais profiter les autres. »

 

Saïda Boulkaddid

 

Rens. : www.facebook.com/BastianLorenzMusic / https://soundcloud.com/bastian_lorenz