Identité Remarquable | Glitch

Comme un rock

 

Avec la sortie de son EP Lanterns en 2021, le groupe Glitch s’est taillé une place de choix dans la scène rock marseillaise. Avec humilité, mais sans cacher une saine ambition, ils cherchent désormais à passer un cap pour s’imposer durablement.

 

 

L’histoire commence pour Glitch en 2019, année où les cousins Evan (guitare – chant) et Mattéo (batterie) retrouvent leur pote du collège Laureline (guitare – chant) pour fonder un groupe. D’inspiration post-punk et new-wave, ils s’auto définissent comme un groupe d’« hypnotic post-punk ».

Si l’exercice de se définir est ardu, voire futile, le terme « hypnotique » leur correspond cependant bien. « On aime bien les mélodies entêtantes, qui cassent la tête, qui mettent en transe, explique Evan. Le côté post-punk vient quant à lui de leurs influences musicales. « On a bien digéré ces influences des années 80, des influences de post-punk, cold-wave, new-wave », renchérit-il, « même si on nous a dit qu’on sonnait parfois comme de la noise », précise Mattéo.

 

« Il ne faut pas que ça fasse variété ! »

Le son hypnotique et entêtant de Glitch nous plonge dans une atmosphère brumeuse et éthérée. Leur univers se décline par la musique, mais également par l’image avec leur clip I Need a Blue qui fait penser au Projet Blair Witch, ou bien la pochette avec effet flouté de l’EP. On retrouve également cette ambiance mystérieuse à travers paroles et noms des morceaux (Myst, Eden).

Pour tisser ces toiles romantiques et sibyllines, ils vont piocher dans les contes, légendes et mythologies du monde entier ; c’est leur source principale d’inspiration pour ce qui concerne les thèmes et les paroles des morceaux. Ainsi, le morceau Hunter est inspiré des contes et légendes d’Espagne avec « des chœurs en espagnol, pour donner un côté lyrique, enlevé. » Ils aiment aller piocher des petites histoires et anecdotes de dieux parfois inconnus du grand public. « Ça nous inspire et ça permet de prendre du recul sur l’époque actuelle. »

La composition des morceaux part toujours d’une improvisation, d’une mélodie, sur laquelle Evan vient écrire les paroles. L’écriture se fait d’ailleurs en anglais. « L’anglais reste un héritage de tout ce qui se fait dans le rock », explique Laureline. « Il y a des groupes qui chantent en français et qu’on adore comme Feu! Chatterton ou Grand Blancmais l’anglais, c’est plus instinctif, c’est ultra efficace », poursuit Evan. S’ils ne sont pas contre sortir des morceaux en français, ils ont une exigence particulière quant à son usage. « On est d’autant plus exigeants avec le français que les chansons en français qui sont des références pour nous sont des tubes. » Et Mattéo de conclure : « Il ne faut pas que ça fasse variété ! »

 

« On veut que ça nous pète le crâne »

La progression est rapide. Ils se font d’abord remarquer en remportant en 2021 le tremplin Class’Eurock organisé par l’association Aix’Qui ?. Dans la foulée, ils sortent leur EP Lanterns qui leur a servi de carte de visite et leur a ouvert les portes des Inouïs du Printemps de Bourges et des Bars en Trans de Rennes l’an dernier.

Pour 2023, ils ont envie de se structurer et de sortir un nouvel EP. « On a pris une grosse claque en arrivant aux Inouïs, rigolent-ils. On s’est rendu compte qu’on était à l’arrache et que l’industrie est vaste. » Forts de leurs premières expériences, ils affichent désormais une exigence nouvelle, que ce soit dans la qualité des morceaux ou de l’enregistrement pour asseoir leur crédibilité et passer à la vitesse supérieure. « On veut que ça nous pète le crâne. » Le nouvel EP sera réalisé au studio Cool Train à Aubagne, avec l’ingénieur du son qui les suit en concert, ce qui permettra également d’avoir une meilleure cohérence d’ensemble. La sortie est programmée pour la rentrée scolaire 2023. En parallèle, ils souhaitent sortir des live sessions, éventuellement des clips. Il y a une volonté d’occuper le terrain, d’entretenir la dynamique tout au long de l’année sans se précipiter. « On sait bien qu’on ne va pas passer à la radio du jour au lendemain. Cependant, il y a un public qui veut réécouter du rock aujourd’hui, et il y a une scène. On veut en faire partie », conclut Evan.

 

Grégoire Mothe

 

 

Glitch : en concert le 25 mars au 191 Manatthan (11e), le 31 mars à l’Ekonature (6e), et le 1er avril aux Arcades (Aix-en-Provence).

Pour en (sa)voir plus : www.facebook.com/glitchbandmars