L’hiver précoce rend-il morose ? La pluie précipite-t-elle le moral dans les chaussettes ? Vous l’aurez constaté ces derniers temps auprès de votre entourage ou en vous levant le matin, la déprime nous guette. Les anciens auront tôt fait de conclure au changement de saison toujours délicat à encaisser, n’en restent pas moins visibles les inexplicables cernes sous les yeux et le manque de sourires aux lèvres. Pas d’argent, pas d’ami, pas de soleil ? Métro, boulot, Lexo ? Quel est le chemin de la descente aux enfers qui a conduit cette famille de libraires marseillais au suicide collectif la semaine dernière à Saint-Just ? L’émotion que cet acte a suscitée traduit-elle seulement une peine partagée ou bien une réelle empathie ? Alors que 10 000 personnes mettent fin à leurs jours en France chaque année, vingt fois plus tentent de le faire. Déprimant, non ? Et encore, on se dispense de faire la liste des choses qui font pleurer. Ventilo n’a que douze pages cette semaine, Tokio Hotel annule des concerts en France, Maurice Béjart est mort, Michel Sardou pas encore… Mais que fait la police ? Pardon, la peau lisse ? Ah oui, elle essaie d’éviter les mini-motos. La jeunesse se morfond, la Star Ac’ n’a jamais autant chialé (un signe fort), les vieux dépérissent et, entre les deux, le reste se décourage. Que la positive attitude nous paraît loin… Au moins, Raffarien faisait rire. Mauvais, Fillon, blasé par l’omniprésence du Président, symbolise toute la résignation qui semble s’être abattue sur les Français (cf. la « petite phrase » lâchée au sortir d’une interview sur Europe 1 à propos de ses absences répétées sur les fronts sociaux : « Une fois sur deux, j’ai envie d’y aller moi-même mais c’est trop tard… Et puis souvent le problème, c’est que lui ne veut pas ! »). Sans se l’avouer, le pays est en guerre sur de plus en plus de fronts, et se prépare à en engager de nouveaux. La planète tousse, les ressources se font rares, les catastrophes naturelles se succèdent et l’on ne peut que constater les dégâts. Les comptes sont à découvert, les loyers explosent, se soigner coûte un bras et manger cinq fruits et légumes par jour aussi (ben oui, pas de bras, pas de fruits et légumes). Arthur et Dany Boon font un tabac – malgré son prix – dans Le dîner de cons (no comment…), Patrick Le Lay a eu un Emmy Award (ça ne s’invente pas), Didier Barbelivien revient et les femmes de Wisteria Lane restent désespérément dans leurs foyers. Mais heureusement, Marseille garde son sourire (jaune). Jean-Noël « Monsieur Propre » Guérini va nettoyer la ville en six mois, l’OM va se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, Luc Besson va (re)dynamiser la culture de par chez nous via un multiplexe dont il a le secret (bien gardé, alors) à la Joliette, et Plus belle la vie va continuer à déchirer l’audimat. Plus belle la vie ?