Galette | Nuits Blanches de Lollipop Records

Compil électrique

 

Lollipop vient de sortir une compil aux allures d’instantané de la scène rock indé : Nuits Blanches. Ca réveille !

 

 

La vie de chroniqueur à Ventilo est loin d’être un parcours de santé. Au vu de nos goûts musicaux, nous est proposé de chroniquer la dernière compil sortie par Lollipop. Ça tombe bien, la « release party » a lieu le soir même, dans cette petite boutique à l’orée du centre-ville qui fait disquaire, libraire, bar et salle de concert. Dans la cité phocéenne, on cultive le paradoxe : c’est dans une salle où les sets se font presqu’à l’heure du goûter qu’est lancée une compil’ portant le nom d’une manifestation « arty » pour noctambules parisiens : Nuits Blanches. Il fait donc encore presque jour lorsqu’on s’apprête à gratter au tenancier plus ou moins dubitatif le CD ou, on ne sait jamais, une K7. Olivier Crapoulet, autre maître ès galettes du coin, ricane : la compil, c’est un vinyle ! C’est joli et finement ouvragé mais, vu notre équipement, difficile pour nous d’en faire autre chose qu’un frisbee. Le temps passe et nous voilà à la veille du bouclage sans rien à se mettre sous le tympan. Mais, miracle des réseaux sociaux, paf, le lien d’écoute et ses seize titres surgissent nuitamment. C’est lundi, à l’heure du laitier et, les oreilles à peine remises du concert de la veille à la Salle Gueule de l’excellent duo bruitiste Monastr, on dodeline déjà de la tête en écoutant, bien trop fort au goût des voisins, cette galette se voulant un instantané subjectif et assez jouissif de la scène rock indé française, celle qui écume les routes et fait vibrer les petites caves souterraines. Du live, des titres rares et un son aussi rugueux qu’authentique, sélectionnés par le bassiste des Lullies de Montpellier. Les groupes viennent, comme le veut la formule consacrée, de tous les coins de l’hexagone et il n’y a pas que du punk énervé ou du gros son, mais aussi des balades doucement acidulées, entre garage et pop. Toutefois, soyons honnêtes — et quasi chauvin —, si l’on y a fait de belles découvertes, notre préférence va aux « locaux » de l’étape. À commencer par Pogy & les Kéfars avec un titre de rigueur début novembre dans la cité phocéenne (Marseille tombe), mais aussi ces sales punks amateurs de bande adhésive de La Flingue, comme d’habitude tout en subtilité avec À genoux dans la pisse. Et mention spéciale à ce bijou qu’est Parade et le morceau Electric Fear, porté par la voix envoûtante de Jules. Bonne pioche puisque c’est le prochain disque que doit sortir Lollipop !

 

Sébastien Boistel

 

Dans les bacs : Nuits Blanches (Lollipop Records).

Rens. : www.lollipopmusicstore.fr