Science-Fiction Scape de Erró

Futurs. De la ville aux étoiles à la Vieille Charité

Futur antérieur

 

Cet été, la Vieille Charité anticipe avec un voyage dans les Futurs et l’espace de grands maîtres comme, entre autres, Miró, Matisse, Calder ou Kandinsky. Tour d’horizons.

 

Cent quinze œuvres réparties dans quatre espaces différents. Quatre espaces, comme autant de dimensions, pour cette exposition qui interroge la perception du futur par des artistes tantôt admirateurs du cosmos, parfois inquiets de ce que l’avenir nous réserve. La première salle, la bien-nommée Metropolis, propose une série d’œuvres à l’imagerie industrielle, robotique et urbaine. Si certaines toiles dépeignent des villes utopiques faites de machines, les tableaux issus du précisionnisme de Charles Sheeler, de Georgia O’Keeffe ou de Charles Demuth portent un œil critique sur l’essor de l’urbain et dépeignent une société post-industrielle qui fascine autant qu’elle effraie. Le Modulateur Espace-Lumière de Làszlò Moholy-Nagy marque l’arrivée dans un nouvel espace, où les artistes ont apprivoisé et intégré la robotique dans leurs travaux. De l’œuvre chromogène Plug in the City d’Alain Bublex à l’installation d’illusion d’optique étonnante The Twin Towers d’Ivan Navarro, l’exposition prend des allures de science-fiction. Cette impression perdure dans la salle suivante, La Guerre des mondes, où les tableaux s’inscrivent dans un univers cosmique tout de fusées, de super-héros et de cosmonautes. Chez Wolf Vostell, les bombes sont des rouges à lèvre, lorsque chez Yves Klein les fusées sont gonflables, tandis Dulce Pinzon revoit Spider-Man en laveur de vitres.
Mais c’est la salle de l’Odyssée de l’espace qui se révèle la plus céleste. Les œuvres de Miró, Matisse, Kandinsky et Jacquet offrent un voyage interstellaire coloré et onirique. Il semblerait presque possible de plonger dans ces décors. Au cœur de la chapelle, l’œuvre de Kubrick se matérialise sous forme de sculptures et d’installations, avec notamment la sphère Sans titre, Silence is Sexy de Bruno Peinado. Si bien qu’au sortir de ce voyage, le contact avec les pierres anciennes de la Vieille Charité sonnent comme un retour tout en douceur sur Terre.

Louise Giraud

 

Futurs. De la ville aux étoiles : jusqu’au 27/09 à la Vieille Charité (2 rue de la Charité, 2e).
Rens. www.vieille-charite-marseille.com / www.musees.marseille.fr