Focus 152

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Bol de Funk #4

Dee Nasty, le label Big Cheese, Sidney, Sharon Jones… En quelques années, Bol de Funk s’est attelé à présenter toutes les facettes de la culture afro-américaine, laissant les platines ou la scène à des artistes aussi rares que concernés. Parce qu’il est essentiel de mettre en lumière ces musiques inscrites dans le patrimoine, parce qu’elles ont un public et manquent pourtant de visibilité, Bol de Funk passe aujourd’hui à la vitesse supérieure… (lire la suite)

Bol de Funk #4

Dee Nasty, le label Big Cheese, Sidney, Sharon Jones… En quelques années, Bol de Funk s’est attelé à présenter toutes les facettes de la culture afro-américaine, laissant les platines ou la scène à des artistes aussi rares que concernés. Parce qu’il est essentiel de mettre en lumière ces musiques inscrites dans le patrimoine, parce qu’elles ont un public et manquent pourtant de visibilité, Bol de Funk passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Et prend, sous l’impulsion de Cyril alias Dj C, grand défenseur de cette cause à Radio Grenouille, le risque nécessaire de se muer en festival (transition amorcée l’an passé) en attendant que des sponsors lui donnent enfin les moyens de ses ambitions. Plus concrètement, cette mue est aussi quantitative que qualitative. Bol de Funk, déjà fort d’une seconde soirée lors de l’édition précédente, compte désormais sur une troisième soirée en amont, établie avec la collaboration du cinéma Les Variétés. L’image y prend le pas sur le son, sans l’étouffer pour autant : projection d’un film témoin de son époque (les sacro-saintes 70’s : The Connection de Shirley Clarke, dans la lignée du travail de Cassavetes), expos diverses (photos et affiches), le tout sur fond de sélections musicales avisées (orientées B.O vintage : logique). Mais le cœur de l’événement, bien sûr, se déroule ce week-end au Cabaret Aléatoire – une fois encore. Et cette fois-ci, Cyril a mis les petits plats dans les grands : deux soirées d’exception, avec concerts et dj’s réunis chaque fois autour d’une même thématique, performances breakdance à l’appui (13e Cercle). Vendredi soir, c’est à un authentique plongeon dans l’afro-funk des origines que vous êtes conviés : James « Plunky » Branch et ses musiciens de Oneness of Juju revisitent – en deux sets distincts – leur prestigieuse épopée aux côtés des plus grands, de leurs débuts free-jazz à leurs fameuses virées p-funk, en passant par la période plus « traditionnelle » de leur album African Rhythms… Culte. Bien entendu, les dj’s joueront à l’unisson, comme l’Anglais Miles Cleret, fondateur des labels – de référence en matière de réédition – Ekosound et Soundway. Le lendemain, changement de registre avec la venue des Californiens de Breakestra, plus ou moins issus d’une scène hip-hop dont ils reprennent les codes… avec leurs instruments. Les b-boys avaient puisé leur matière première dans le funk et les musiques noires ? Breakestra fait l’inverse, et rend ainsi le plus bel hommage aux boucles rythmiques des JB’s et autres Meters : impossible de rester assis. Là aussi, les dj’s joueront les prolongations dans un même registre (Mys 35, Soulist, Oïl…), tachant de mettre en relief la nature altruiste, charnelle et instinctive de cette machine à freaks nommée funk. D’ores et déjà l’un des temps forts de l’année.

PLX

Bol de Funk #4, le 23 aux Variétés, les 24 et 25 au Cabaret Aléatoire. Rens. 04 95 04 95 04
www.boldefunk.org