Identité remarquable | Flavia Coelho

L’alchimix

 

Flavia Coelho, flamme brésilienne, a embrasé le parc marseillais lors de la clôture du festival Musiques à Bagatelle 2021, aux côtés des talentueux musiciens Victor Vagh et Al Chonville. Nous l’avons rencontrée juste avant son show : quelques minutes pour tenter de distiller ce zeste d’amour que la musique de l’artiste dégage…

 

 

 

« A esperança é a última a morre » (L’espoir est le dernier à mourir)

Proverbe brésilien.

 

Indignée par la situation mondiale, préoccupée par les évènements actuels à Paris, ailleurs ou dans son pays natal, en colère contre les féminicides, triste de la détresse psychologique et économique générale, consciente de la chance qu’elle s’est donnée et construite, Flavia revient sur scène plus pétillante que jamais et espère surtout nous transmettre l’enthousiasme dont nous manquions.

Pour les dix ans de son premier album, Bossa Muffin (avec Victor Vagh, son camarade de chemin et manager, depuis son tremplin à l’Olympia), elle célèbre l’anniversaire de la galette à travers les podcasts de Rio à Paris. Pendant son tour, produit par Blue Line, elle nous dévoile un peu plus de son parfum musical…

Dans ses histoires sonores, elle nous livre la fine écriture de ses quinze ans de vie en France : Flavia rythme ces épisodes avec ses premiers boulots, ses proches, les enregistrements avec Bika Bika, les moments où elle apprenait la langue de Molière en contemplant la Dame de Fer ou les nuits passées à apprivoiser sa guitare… Une autre façon de découvrir l’alchimiste néo-parisienne ! Celle qui nous surprend sur scène depuis tout ce temps, au son de la bossa, du dub, du reggae ou de la cumbia, impose son flow fulgurant sur les rythmes et les mélodies de ses acolytes pianiste et batteur.

À la conquête de la langue française, gardienne des souvenirs, elle fait le choix du cœur, en proposant des dizaines de concerts en ligne : « Le live de la raison », comme elle l’appelle. Depuis que tous les lieux de diffusions ont été privés de vivre en public, et à travers tous ses albums jusqu’au dernier, DNA, elle « veut rendre aux gens tout ce qu’ils lui ont donné. »

Si Crime et châtiment de Dostoïevski s’avère être son best-seller parce que « tout est dans le détail », les Nocturnes de Chopin illuminent sa joie : pour elle, « la musique classique réunit toutes les émotions sur une seule partition. » Si elle aurait aimé partager son diner idéal avec Janis Joplin ou Andy Warhol, Flavia adore surtout rencontrer les gens et les copains autour d’une table avec un bon cuistot.

Que changerait-elle dans le monde ? L’intolérable : le racisme, l’homophobie, la surconsommation, les camps Ouïghours… Elle encourage la différence, les causes LGBT, la seconde main, la prise de conscience des désastres climatiques : Flavia Coelho souhaite transmettre ces valeurs avec de nouveaux artistes, qui portent les êtres humains vers une condition meilleure.

Marraine de la Women Metronum Academy à Toulouse et désireuse d’encourager d’autres chanteuses, elle vit ses rêves et ses batailles à la vitesse d’un long courrier.

Une lettre ouverte viscérale et empathique, qu’il suffit d’écouter et qu’il faut venir lire dans ses yeux : Flavia Coelho remplit nos esprits de ces bonheurs simples mais si importants qui nous échappaient…

Comme elle le dit si bien dans un de ces derniers titres : « Ça, c’est la bonne nouvelle ! »

 

Zac Maza

 

 

Flavia Coelho sera en concert le 2 juillet au Carré à Sainte-Maxime et le 13 au festival Les Suds, à Arles.

Musique & podcasts : https://www.youtube.com/user/flaviafusion