Films Femmes Méditerranée : jusqu’au 4/10 à Marseille

Films Femmes Méditerranée : jusqu’au 4/10 à Marseille

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Profession : réalisatrices

La sixième édition des rencontres Films Femmes Méditerranée porte un regard tout autre sur notre époque et ce chapelet de pays reliant les îles éoliennes à Tanger.

L’équipe de Films Femmes Méditerranée ouvre donc le bal de cette nouvelle saison cinématographique, durant laquelle les principaux festivals phocéens, portés par une myriade d’associations, enrichissent notablement le paysage local en matière de diffusion. Le schéma reste le même pour cette sixième édition : donner la parole aux cinéastes féminines des divers pays bordant la Mare Nostrum, concept pertinent lorsque l’on connaît la place déterminante (mais parfois contradictoire) des femmes dans cette région du monde, et ce dès les premiers écrits mythologiques. Cette année, plus d’une douzaine de pays sont représentés à l’écran, du Maghreb à l’Europe, en passant par le Moyen-Orient. Avec à la clé de fort belles invitations, à commencer par Moufida Tatli, cinéaste tunisienne qui avait frappé les esprits dans les années 90 avec un superbe premier film, Les silences du Palais, programmé lors de cette nouvelle édition au Chambord. La réalisatrice raflera de nombreux prix pour cette œuvre puissante et sensible, puis tournera quelques années plus tard La saison des hommes, qui achèvera de la placer comme fer de lance du nouveau cinéma tunisien. Citons parmi les autres invitées Danielle Arbid, venue présenter Beyrouth Hôtel, inédit à Marseille, et programmé cette année à Locarno. La cinéaste libanaise cite souvent Henry Laurens, du Collège de France, qui précisait : « Si vous avez compris quelque chose au Liban, c’est qu’on vous l’a mal expliqué. » Le film suit la rencontre amoureuse de Zoha et Mathieu, sur fond de peinture sociale et politique d’un pays naviguant désespérément entre chaos et espoir. Autre curiosité programmée, le film de Pelin Esmer, Les collections de Mithat Bey, venu représenter la cité qui attire aujourd’hui tous les regards et autres fascinations par son dynamisme magnifique en perpétuelle mutation : Istanbul. Cette œuvre documentaire constitue un témoignage poétique et décalé sur la mémoire de l’ancienne Constantinople, sous le regard d’Ali, concierge de son immeuble. La rive européenne de la Méditerranée n’est pas en reste, avec l’avant-première du film Corpo celeste de l’Italienne Alice Rohrwacher, en partenariat avec l’Institut Culturel Italien de Marseille, décidément très investi dans la diffusion d’œuvres transalpines. Le film offre une plongée dans l’une des plus belles régions du pays, la Calabre. Au total, près d’une quinzaine d’opus seront présentés lors de cette nouvelle édition, auxquels s’adjoint une sélection de courts-métrages, achevant de brosser un portrait pertinent de la création cinématographique méditerranéenne au féminin.

Texte : Emmanuel Vigne
Photo : Les collections de Mithat Bey de Pelin Esmer

Films Femmes Méditerranée : jusqu’au 4/10 à Marseille (Prado, Chambord, Maison de la Région et Alcazar), puis le 8 à Hyères et le 9 à La Ciotat. Rens. 04 91 47 37 14 / www.films-femmes-med.org