FIFA 12 vs PES 2012

FIFA 12 vs PES 2012

jeu-fifa-12.jpgFIFA 12 (Electronic Arts / Xbox 360, PS3, PC)
PES 2012 (Konami / Xbox 360, PS3, PC)

Populaire et lucratif, le football a rapidement été adopté par le jeu vidéo, sa retranscription évoluant parallèlement aux avancées technologiques. Tout commence dès la fin des années 70 par quelques joueurs uniformément pixelisés se disputant un ballon anguleux. En 1984, Match day (Ocean Software) en propose une représentation plus crédible grâce à des animations alors inédites, quand sa suite apportera une gestion différenciée de la physique des joueurs et de la balle.
Par la suite, quelques développeurs optent pour le réalisme : avec ses deux Kick Off (Anco, 1989) l’Anglais Dino Dini désolidarise la course du ballon de celle des sportifs, rendant ses créations difficiles d’accès mais intenses une fois maîtrisées. Une idée reprise avec succès dans Sensible Soccer (Sensible Software, 1992). Dès lors, on commence à opposer les « simulations » aux titres « arcade » rapides et spectaculaires, à la vision décomplexée du sport. Une énumération exhaustive est ici impossible, mais citons Mexico 86, Football Champ ou Super Sidekicks en arcade.
En 1992, Konami lance Hyper soccer (NES). Développé par son équipe d’Osaka, le jeu ouvre la voie aux très populaires International Superstar Soccer sur Super Nintendo, avant que son studio implanté à Tokyo ne signe Goal Storm sur PlayStation en 1997. Ce jeu en 3D servira de base aux ISS Pro et ISS Pro Evolution, d’une approche plus réaliste que les productions de Konami Osaka et qui trouveront rapidement leur public. Au point que l’éditeur confiera les rennes du football à sa branche tokyoïte en 2001 et renommera la série en Pro Evolution Soccer pour éviter toute confusion.
En parallèle, Fifa International Soccer voit le jour sur Megadrive en 1993. Après quelques volets convaincants, sa qualité baisse la décennie suivante mais Electronic Arts signe une contre-attaque bluffante via un FIFA 08 aussi réussi techniquement que d’un grand mimétisme du sport représenté. L’éditeur amadoue alors une partie des fidèles de la concurrence puis enfonce le clou au fil des ans, prenant la tête des charts, la faute à un virage raté vers la nouvelle génération pour son rival…
Ce qui nous conduit aux itérations actuelles des deux adversaires, à commencer par un PES 2012 qui confirme la reprise en main amorcée l’année dernière, procurant un plaisir immédiat tout en recelant quelques subtilités de gameplay. Bien que le panel d’animations soit trop restreint, quand l’intelligence artificielle des footballeurs et le moteur physique gagneraient à être plus soignés, le titre permet de construire des actions directes et rapides. Rassurant sur le plan ludique, il mériterait toutefois de redresser la barre au niveau de la capture de mouvements et du réalisme.
En face, on pouvait redouter un relâchement d’EA Sports après un FIFA 11 parfaitement huilé, mais force est de constater que l’opus 12 affine encore la maniabilité, tout en prenant le risque de proposer une nouvelle gestion des collisions. Désormais, les corps et le ballon s’entrechoquent avec une exactitude rare. Cette précision physique, couplée à un jeu défensif très complexe mais gratifiant une fois digéré, apporte encore plus de crédibilité à l’expérience et l’impose une nouvelle fois en référence, malgré quelques faiblesses (telles des décisions arbitrales parfois discutables).

SV