We Have Band au Marseille Rock Island © Olly Hearsey

Festivals Musiques actuelles

L’été en pente douce

 

Après un heureux et foisonnant printemps, une saison estivale en demi-teinte s’annonce dans le Sud au rayon musiques actuelles. Focus sur les quelques rayons de soleil qui viendront illuminer les amateurs de pop.

 

Les quelques festivals printaniers — B-Side et L’Edition Festival à Marseille, Yeah à Lourmarin et, surtout, This Is Not A Love Song à Nîmes ­— nous ont sans doute fait espérer un trop bel été dans nos contrées. De fait, difficile de ne pas être déçu en jetant un rapide coup d’œil aux réjouissances estivales en matière de musiques actuelles. On commencera par déplorer la disparition de deux festivals, les Voix du Gaou (dont on regrettera, certes, plus le site enchanteur que la programmation, très inégale) et le Puget Live Festival. On notera ensuite que les deux « mastodontes » du genre, Lives au Pont et Pantiero à Cannes, ont quelque peu perdu de leur superbe, malgré certaines têtes d’affiche alléchantes pour le premier (les rappeurs de Cypress Hill pour leur seule date dans le Sud, les merveilleux Balthazar, les étonnants Jungle…) et le pari d’une programmation 100 % française — mais très resserrée ­— pour le second, qui mettra notamment en avant les jeunes prodiges Dream Koala et Fakear.
Bien sûr, les bonnes surprises ne manqueront pas, à commencer par le retour de Marseille Rock Island dans le cadre enchanteur du Fort d’Entrecasteaux. Avec une vue imprenable sur le Vieux Port, on se délectera, entre autres, de l’électro-pop ennivrante des Français Alb et Isaac Delusion, et de celle, revigorante, des Anglais We Have Band.
Le Var nous offrira une fois encore deux des affiches les plus excitantes de l’été, placées sous le signe de la découverte. D’abord le toulonnais Rockorama, qui fera vibrer la Tour Royale avec les riffs ensoleillés d’ici (El Botcho) et d’ailleurs (les Britanniques Happyness, Hooton Tennis Club et Girls Names). Ensuite l’incontournable Midi Festival qui, après moult remous, s’emparera finalement deux jours durant de la somptueuse Villa Noailles pour y faire découvrir les grands noms de l’Internationale pop de demain : les rêveurs Peaking Lights, l’hurluberlu Ben Khan, les enthousiasmants Spring King…
Un peu plus loin, les Nuits Carrées d’Antibes offriront une jolie affiche très connotée hip-hop (IAM et Kheops, Empire of Sound, Sage, La Fine Equipe), mais sans renier un certain éclectisme (les rigolos Naïve New Beaters, les locaux Benjamin Fincher et Hyphen Hyphen). Les amateurs de hip-hop purs et durs se rendront, comme l’an passé, à Nice, pour la deuxième édition de Check The Rhyme et ses pointures du genre, KRS-One, Schoolboy Q ou encore Migos.
L’électro se taillera une nouvelle fois la part du lion des affiches estivales en matière de « musiques actuelles ». N’était le nouveau Summer Stadium Festival, qui sortira l’artillerie lourde au Stade Vélodrome (Robin Schulz, Etienne de Crécy, Bob Sinclar…), le Worldwide lancera les hostilités à Sète sous la houlette de l’élégant Gilles Peterson, avec une programmation comme toujours pointue et éclectique (James Blake, Lætitia Sadier, Herbert, Laurent Garnier…). L’aventureux Kolorz fera ensuite résonner les pierres du Château Dubesson à Carpentras avec Jeff Mills, Maceo Plex, Recondite ou encore The Driver aka Manu Le Malin. La cité phocéenne clôturera l’odyssée électronique estivale avec deux grands raouts, fin août au Dock des Suds avec le Positiv Festival (Paul Kalkbrenner, Fakear, Hudson Mohawke…), puis début septembre avec la deuxième édition d’Acontraluz sur l’esplanade du J4, avec une programmation populaire mais fort plaisante (De La Soul, Darius, Breakbot, Todd Terje…).

CC