Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues de Wissam Charaf

Festival Tous Courts

Cour(t)s y voir

 

La quarante-et-unième édition du Festival Tous Courts d’Aix-en-Provence proposera, du 28 novembre au 2 décembre, un florilège de films courts venant démontrer, cette année encore, le formidable dynamisme d’un genre cinématographique qui ne cesse de repousser les frontières de l’imagination filmique.

 

 

Un simple coup d’œil dans le rétroviseur nous permet de mesurer l’impressionnant chemin parcouru en matière de diffusion du court-métrage au fil des dernières décennies. Nombreux furent les cinéastes à alerter, à l’orée des années 80, sur la nécessité de défendre ce format cinématographique, arguant que sans cet espace de créativité et d’innovation, lié à son économie, l’immense majorité des plus grands cinéastes n’aurait tout simplement pu émerger. Le court-métrage est non seulement un champ d’innovations filmiques, mais également l’occasion pour les artistes de lier une complicité au sein d’une équipe technique que l’on retrouve bien souvent lors du passage au format long. D’une plus large diffusion télévisuelle au travail stakhanoviste de l’Agence du Court-Métrage, en passant par le rôle des festivals ou plus récemment l’opportunité qu’offrent Internet et les réseaux, l’accès à la production de formats courts est désormais bien plus satisfaisant, et permet à un large public d’embrasser toute la vitalité du genre.

S’il est un rendez-vous majeur sur notre territoire qui, en période automnale, met depuis plus de quatre décennies le court-métrage à l’honneur, c’est bel et bien le Festival Tous Courts, festival international d’Aix-en-Provence. Une manifestation qui talonne le vétéran clermontois, et nous convie à un feu d’artifice de films courts en provenance de nombreux pays du globe. Les deux compétitions — internationale et expérimentale —, présentées sous formes de programmes, restent la colonne vertébrale de l’événement : avec près de quatre-vingts films sélectionnés au sein de ces deux catégories, c’est toute la production récente mondiale qui s’offre à nous, de Sholte d’Hemanta Sadeeq à Hors-saison de Francescu Artily, en passant par Think Something Nice de Claudius Gentinetta, Zug Island de Nicolas Lachapelle, Tria de Giulia Grandinetti, Queen Size d’Avril Besson ou Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues de l’excellent cinéaste libanais Wissam Charaf.

Pour la neuvième année, saluons ici le travail remarquable effectué dans la sélection expérimentale, qui repousse plus avant les langages de l’image en mouvement dans un formidable ballet d’émotions sensorielles. Tout aussi passionnantes se révèlent les onze programmations présentées hors compétition ! À commencer par l’hommage rendu au cinéma de genre, au sein du programme « Les cauchemars de Midi-Minuit » — du nom éponyme de la fameuse revue des 60’s —, lors duquel nous pourrons à l’envi délicieusement frissonner devant L’Homme aux chats d’Henri Glaeser, Dracula de Jean Boullet ou Insomnie de Pierre Etaix. Sans oublier le programme de courts itinérants « Quartiers lointains », deux belles cartes blanches aux productions helvétique et canadienne, la fameuse Soirée Arte, en présence d’Hélène Vayssières, responsable des programmes courts à Arte France, la sélection « Femmes et cinéma » ou les « Films en Région ». Enfin, comme à l’accoutumée, l’équipe du festival pimentera ce nouveau rendez-vous des classiques de la manifestation, de la Nuit du Court aux masterclass et conférences, en passant par les séances jeune public, et, non des moindres, la grande soirée d’ouverture conviviale. Derechef, l’événement aixois s’impose ici, pour sa quarante-et-unième édition, comme le rendez-vous majeur intégralement consacré au courts-métrages, porté par une programmation d’excellence.

 

Emmanuel Vigne

 

Festival Tous Courts : du 28/11 au 1/12 à Aix-en-Provence.

Rens. : https://festivaltouscourts.com