Festival Parallèle 2021

Un monde Parallèle

 

Privé de public, le Festival Parallèle continue malgré tout de prendre le pouls de la jeune création contemporaine avec une onzième édition en ligne, qui ne manquera pas de réveiller nos esprits engourdis et confus en ces temps incertains.

 

 

« Annonce au goût amer : le Festival Parallèle 11 se fera sans public dans les salles et c’est d’une infinie tristesse. » Publiés une semaine avant l’ouverture officielle du festival, ces quelques mots, éloquents, résument parfaitement l’inextricable situation dans laquelle est plongé le milieu artistique et culturel, et peut-être plus encore le spectacle vivant. L’amertume et la tristesse face à l’absence de public, qui le prive de l’une de ses composantes essentielles. Mais aussi la nécessité de faire ; non pas pour « enfourcher le tigre » sur injonction présidentielle, mais pour continuer à faire vivre l’art et la culture, indispensables pour s’abstraire de notre quotidien, et — surtout — les artistes, extrêmement malmenés par la crise sanitaire et économique.

La onzième édition du festival dédié à la jeune création contemporaine aura donc bien lieu malgré tout, dans une forme hybride et innovante. Les artistes s’y produiront devant les professionnels du spectacle, programmateurs et journalistes, et ils offriront de surcroit des créations spécialement conçues pour le site internet de Parallèle. Finalement rien de plus « normal » pour une manifestation axée sur l’exploration des nouvelles formes d’écriture scénique.

Marion Siéfert ouvrira le bal dimanche en live sur Instagram avec _jeanne-dark_, une performance portée par Helena de Laurens sur les affres éternels de l’adolescence, intensifiés à l’ère de la mise en scène permanente sur les réseaux sociaux.

Jeunesse encore, avec Caméléon de Tidiani N’Diaye, qui met en parallèle le parcours initiatique du chorégraphe de l’Afrique jusqu’à l’Europe avec l’histoire du Fancé, tissu notamment revêtu par les écoliers maliens.

Puis les générations se retrouveront dans le film de Calixto Neto, O Samba do Crioulo Doido : règle et compas, qui retrace un moment de transmission et d’héritage pendant la recréation de la pièce chorégraphique de Luiz de Abreu à Salvador de Bahia.

Invité par Triangle-Astérides et Parallèle à réaliser une œuvre entièrement digitale, Ndayé Kouagou proposera quant à lui le premier épisode de sa série Good People TV, destinée, ni plus ni moins, à faire de ses spectateurs des « bonnes personnes ».

Le site internet du festival abritera aussi les créations spéciales de Madeleine Fournier & Andrea Baglione (un objet audiovisuel spectral autour de la pièce chantée et dansée La Chaleur), Betty Tchomanga (Mascarades, un solo tout en sauts), Ana Pi (une forme hybride mêlant film muet, lecture en live action et musique jouée en direct par Chassol), Yarema Malashchuk & Roman Himey (un film sur la signification de l’image à l’ère visuelle contemporaine), ainsi qu’une playlist de la jeune étoile de la scène électro arabe, Glitter, histoire de s’extraire de son canapé et de remuer nos corps alanguis.

Et pour ceux dont les fourmis dans les jambes les démangeraient encore, le festival a aussi prévu des rendez-vous « en présentiel » : une déambulation audioguidée sous la houlette d’Anne-Sophie Turion à la découverte du quartier de la Barasse et de ses habitants, une performance chorégraphique de Mathide Monfreux et Trécy Alfonso visible depuis l’extérieur de la Vitrine (rue Saint-Jacques) et l’exposition La Relève, présentant les travaux d’artistes en phase de professionnalisation autour de la thématique « Habiter », déployée dans quatre lieux de la ville aux portes grand rouvertes : la Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine, le Centre Photographique Marseille, le Château de Servières et Coco Velten. On vous en reparle très prochainement !

 

CC

 

Festival Parallèle : du 24 au 31/01 en ligne sur https://www.plateformeparallele.com/