Festival French Connection #1, au Cabaret Aléatoire

Festival French Connection #1, au Cabaret Aléatoire

(titre) Sortie de garage
(chapo) La première édition du French Connection Festival donne l’opportunité à la scène garage-rock locale de se faire entendre par un plus large public. Les autres groupes d’envergure internationale assurent pas mal aussi.

french-connection.jpgLe garage-rock ? Un style musical né vers le milieu des années 60, se démarquant alors de la production rock « classique » par un son résolument sale, produit avec les moyens du bord, évoquant inévitablement celui d’un groupe répétant entre les murs d’un… garage. On lui accolera aussi, rétrospectivement, l’étiquette de « punk sixties » tant il fut à l’origine de la révolution de 77, elle aussi marquée par le minimalisme et la fureur… Quarante ans plus tard, le « garage » est plus que jamais d’actualité : tous les groupes à succès du « revival rock » (White Stripes, Libertines, Hives…) ont pillé sans vergogne le répertoire de leurs aînés (Sonics, Trashmen et autres groupes issus des compilations Nuggets), et les jeunes pousses se multiplient ici et là. A Marseille, et bien que la presse spécialisée n’en fasse que peu l’écho, il existe bel et bien une scène — qui n’a pas attendu que les projecteurs viennent à nouveau éclairer le… garage pour faire ce qu’elle avait à faire. Une scène avec ses codes, ses assos, ses points de chute (la Machine à Coudre, le Lollipop Music Store, les fêtes de Sud Side…) et bien sûr, ses groupes. Des pionniers (Cowboys From Outerspace) aux petits derniers qui assurent le renouvellement du public (The Aggravation, Les Jolis, The Dolipranes…) en passant par les groupes qui ont façonné l’image du label Lollipop (Gasolheads, Hatepinks, Neurotic Swingers), le garage-rock marseillais n’a jamais été une galéjade. Comme partout ailleurs, il sévit dans l’underground. Mais parce qu’il bénéficie aujourd’hui d’une histoire et d’une réelle consistance, il lui fallait passer à l’étage supérieur. Le grenier ? Non : le Cabaret Aléatoire, salle de tous les possibles, tant par sa programmation que par sa jauge. Le défi est aujourd’hui relevé par un seul homme : Pascal Escobar (ça ne s’invente pas…), échappé de l’association Ratakans qui a beaucoup compté dans la genèse de cette scène. Guitariste émérite (il sévit désormais dans Ich Bin Dead avec sa copine), il s’est également frotté à l’édition sur ce même créneau rock (en montant Corde Raide) avant de penser à un événement qui pourrait toucher un plus large public. C’est là tout l’intérêt de French Connection : donner une visibilité à ces groupes, à côté desquels beaucoup passent parce qu’ils ne fréquentent pas les petites salles, les réseaux alternatifs. Et ceux-là mêmes seraient surpris de voir que ces groupes n’ont parfois rien à envier à d’autres bien plus connus… Bien sûr, les têtes d’affiche ne se contenteront pas de jouer le rôle de hameçon : elles présentent un large éventail des tendances « garage », qu’il soit de facture classique (The Flaming Stars), nourri à la soul (les fantastiques Barcelonais de Tokyo Sex Destruction), à la mythologie rock’n’roll (les excellents Cowboys phocéens) ou joué par des… Finlandaises (The Micragirls). A Marseille, il y avait une place à prendre pour un tel festival. Il ne tient plus qu’à vous de lui donner l’assise qu’il mérite.

PLX

Festival French Connection #1, les 22 et 23 au Cabaret Aléatoire.
Le 22 : The Flaming Stars, The Micragirls, A-Phones, Ich Bin Dead…
Le 23 : Tokyo Sex Destruction, Cowboys From Outerspace, Les Arondes, Les Jolis…