Aquabike de Jean-Baptiste Saurel

Festival Courts-Bouillon 11e édition

La soupe aux courts

 

Samedi 8 octobre, Rousset accueille la onzième édition du festival Courts-Bouillon. Une journée intense de projections pour découvrir une sélection internationale de courts-métrages, accompagnée d’un bol de soupe chaude.

 

Parent pauvre de la si riche industrie cinématographique, le court-métrage est à la fois la porte d’entrée de tous les réalisateurs vers le Septième Art et le terrain de toutes les audaces. Alors que la production mondiale fourmille chaque année de milliers d’œuvres originales, les canaux de diffusion en salle ou en télé se font de plus en plus rares, et c’est en festival que ces petites perles peuvent déployer leurs ailes et trouver leur public. Depuis 2006, l’association Les Films du Delta, spécialisée dans la diffusion, propose tous les ans, début octobre, une sélection aux petits oignons de ce qui se fait de mieux en matière de format court. Trente-sept films venus d’une dizaine de pays seront au rendez-vous de cette journée au pied de la Sainte-Victoire. Mais si les festivals de courts sont légion dans la région, c’est avant tout par la qualité de sa programmation que Courts-Bouillon a choisi de se démarquer. Mêlant comédies, thrillers, films fantastiques, drames ou dessins animés, le festival ne se laisse pas entraîner, comme d’autres, dans une proposition élitiste, entre art et essai et expérimental, qui ravit souvent les quelques cinéphiles mais éloigne toujours plus le grand public des festivals. La mise en avant d’un cinéma plaisir, accessible dans son esthétique et son rythme, qui se met au service de son histoire et permet la rencontre du public est au cœur de la sélection. Un parti pris pas si courant dans le landernau hexagonal, si prompt à célébrer la masturbation intellectuelle et à ériger l’ennui en vertu cardinale. Pas d’élitisme donc, mais une programmation de qualité, mettant en avant la crème de la production internationale où bien souvent — spécificité propre au court — un émerveillement chasse l’autre au fil d’un marathon qu’on peut goûter à sa guise. Divisé en quatre sections au cours de la journée, le festival montrera pour la cinquième année les travaux de fin d’étude des élèves de l’école d’animation arlésienne MOPA, dont la qualité époustouflante n’a rien à envier aux productions Pixar et Dreamworks, qui d’ailleurs viennent de plus en plus en France pour piocher leurs animateurs. Le festival se clôturera avec un bon bol de soupe chaude et un verre afin de se rappeler des enchantements de la journée.

On n’a pas tous les jours l’occasion de voir un bon film… Le 8 octobre à Rousset, on pourra en voir des dizaines.

Daniel Ouannou

Courts-Bouillon : le 8/10 à la Salle Emilien Ventre (Rousset).
Rens. : 04 42 53 36 39 / www.filmsdelta.com