Aymeric Lompret © Laura Gilli

L’entretien | Aymeric Lompret

Le site internet de France Inter, où il officie comme chroniqueur depuis deux ans dans l’émission Par Jupiter, le présente comme « l’humoriste normal ». Si ce qualificatif s’avère difficile à confirmer, une chose est sûre : malgré sa notoriété croissante, Aymeric Lompret n’a pas pris la grosse tête. Et c’est avec beaucoup d’humilité, voire une pointe de timidité, qu’il a répondu à nos questions, à quelques jours de son passage à l’Espace Julien.

 

 

Dans une interview, tu as déclaré que tu ne prenais pas l’exercice (de l’interview, justement) au sérieux, parce que « les gens s’en fichent de [ta] vie ». Mais dans ce cas, pourquoi les premières recherches Google te concernant sont « Aymeric Lompret compagne » et « Aymeric Lompret raclette » ? Et quelles réponses donnerais-tu à ces deux recherches ?
Je le sais, parce que c’est essentiellement moi qui fais ces recherches. J’ai tapé « compagne » parce que je ne me rappelais plus si j’avais une meuf. Après vérification, je réponds « absent » à la première, et « présent » à la deuxième !

 

À Ventilo, on t’a connu en première partie de Blanche Gardin en 2019, puis en faisant des recherches, on s’est aperçu que tu avais commencé chez Ruquier en 2011 ! Mais où étais-tu et que faisais-tu toutes ces années ? Pourquoi on ne te connaissait pas ?
Je faisais mes armes sur les scènes, j’essayais de faire rire les gens… Ça a été très long avant que j’y arrive. Enfin… J’essaye encore !

 

Ça semble avoir plutôt bien fonctionné… Tu t’es taillé une assez bonne place dans le paysage de l’humour français.
Ah bon ? Je ne m’en rends pas vraiment compte. Et puis en ce moment, je suis en dépression.

 

C’est une réponse récurrente dans les interviews que tu donnes…
Oui, je suis souvent en dépression. Ou en gueule de bois.

 

Ta dépression, c’est à cause de la période actuelle : la pandémie, la (lamentable) campagne présidentielle… ?
Ça joue forcément… Je trouve que les gens sont de plus en plus méchants, ils manquent d’empathie…

 

Tu fais dans « l’humour social » en quelque sorte, on a l’impression que tu es un peu seul à faire ça dans l’hexagone, que c’est un truc plus anglo-saxon… Comment écris-tu tes spectacles ? Quelle est ta matière première ?
Je ne me sens pas si seul, il y en a d’autres qui font un peu le même genre d’humour que moi, comme Pierre-Emmanuel Barré… Bon, c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup, mais je n’aime pas vraiment parler de ceux qui font le même métier que moi.
Et ma matière première, c’est clairement l’alcool.

 

Quelles seraient tes premières mesures si tu étais élu président de la République ?
En premier lieu, je m’excuserais auprès de mes potes de m’être présenté.
Puis j’instaurerais le smic à 2000 € par mois.
Et je baisserais la TVA sur la bière.

 

Pourquoi ton spectacle s’appelle Tant pis ?
Parce que c’est ce que les gens se disent en sortant de mon spectacle. Ou alors « Où sont les toilettes ? » Mais ça, ça ne voudrait pas dire grand chose… Quoique… c’est pas mal après tout !

 

Tu connais un peu Marseille ? Tu en penses quoi ?
Oui, je connais, je suis venu jouer plusieurs fois ici et j’adore cette ville ! Je ne pensais pas que c’était une ville si populaire. Il y a beaucoup d’associations qui font plein de trucs ici. La dernière fois que je suis venu, j’étais à la Plaine, c’est un quartier incroyable, avec une ambiance géniale, très populaire…

 

Ventilo est une revue culturelle. Aurais-tu des conseils pour nos lecteurs ?
Éteignez votre télé ! Sinon, j’ai pas d’idées. À vrai dire, je m’en fous un peu de tout ce qui est culture…

 

Mais tu fais quoi pendant ton temps libre ?
En ce moment, je tourne beaucoup, j’écris des chroniques. Et sinon, ben… je joue un peu à la Playstation aussi, mais faut pas le dire !

 

Tu aimerais que je te pose quoi d’autre, comme question ?
T’as pas bossé ou quoi ? (rires)

 

Non, c’est toi qui réponds de manière laconique !
(rires) Oui… Ah oui, j’ai trouvé la question ! « Est-ce que tu es célibataire ? » Et la réponse est « oui » !

 

 

Propos recueillis par Cynthia Cucchi

 

 

Aymeric Lompret était le 4/02 à l’Espace Julien (39 cours Julien, 6e).

Rens. : https://lartdutheatre.fr

Pour en (sa)voir plus : https://www.facebook.com/AymericLompret