Rhénanie, l’Ouest pâlit

Rhénanie, l’Ouest pâlit

Le pays de la quinzaine est sans conteste l’Allemagne. La gauche française n’entend pas batifoler en villégiature dans le haut Tyrol pour l’Ascension. Elle est entrée avec insistance dans la confrontation avec l’outre-Rhin. Somme de nos maux, l’Allemagne symbolise en particulier l’austérité budgétaire synonyme de politique sociale amputée et de chômage croissant. Menée à la dure par la chancelière, la gauche européenne ne peut que s’insurger de ses positions, relayées par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI. Mais ne se paye que de mots. Pas de salaire minimum, temps partiel subi et généralisé, ressources publiques toujours plus limitées… : la droite allemande impose un modèle de société que Miss « fer fondu » Thatcher aurait applaudi des deux mains. Le président du Bayern de Ribéry est pris en flag’ de détournement fiscal en Suisse ? Pas grave. Deutsche Telekom entaille le principe de neutralité du net en bridant la quantité de données téléchargées par les abonnés au Web ? Un détail. La campagne législative qui se profile là-bas pour septembre permet de croire à un changement, soutenu à l’artillerie lourde par l’équipe Hollande. Un prêté pour un rendu, Merkel ayant pesé de tout son poids en faveur de Sarkozy en 2012. La guerre de Troyes n’aura pas lieu. Tant mieux. Que cela ne nous empêche pas de vouloir la gagner.

 

Victor Léo