Edito 305

Edito 305

Attraction, répulsion.

 

Marseille a toujours produit des effets contraires sur ses habitants. La lumière crue braquée sur la cité par l’enchaînement de faits-divers tragiques et d’annonces politiques le met à nouveau en évidence. Grande métropole, capitale de la culture et du crime, notre cité se voit dépeinte chaque jour en éruption. Dernière coulée de larmes, l’expédition punitive d’habitants du quinzième arrondissement partis déloger plus misérables qu’eux, des Roms à peine posés là. Le malheur de la guerre des pauvres contres les pauvres nous frappe. Elle est entretenue par les pouvoirs publics, de Manuel Valls à Jean-Claude Gaudin, qui poursuivent expulsions et arrêtés anti-mendicité à volonté. Casser le thermomètre ne fera pas passer la fièvre. Elle s’est installée. Chaud, froid, la « question d’intérêt national » pose les bases d’une grande métropole méditerranéenne réunissant la ville et ses alentours. L’attention est louable et l’espoir de voir réaliser quelques-uns des projets à long terme, réel. Mais ce soutien affiché par le gouvernement Ayrault cache mal la préparation prématurée de la campagne municipale de 2014 en faveur d’un basculement de la ville à gauche. Le climat méditerranéen est doux, celui de Marseille est moins tempéré. La fièvre est montée, la descente pourrait faire mal.

Victor Léo