Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart

Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart

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Le statut du Commandeur

Alors que l’Opéra avance tranquillement vers l’apothéose de sa fin de saison et une prometteuse programmation 2011-2012, un ténor politique, bien mal inspiré, vient rajouter son couac au concert des louanges.

Que Monsieur Miterrand s’agace de la valse des hésitations, désistements, démissions et reports en tout genre qui accompagnent l’élaboration du projet Capitale culturelle, cela peut se comprendre. Que les nominations, faits du Prince, et exécutions auxquelles il doit veiller ne s’effectuent pas conformément aux vœux et accords et que cela provoque chez lui quelques envies de règlements de compte, pourquoi pas. Mais qu’il aille mêler à ce débat la qualité du travail de Maurice Xiberras et de l’Opéra municipal, tant en termes de choix artistiques, de programmation qu’en termes de fréquentation — avec une mauvaise foi confondante — et de stature, déficiente selon lui au niveau international, montre, s’il était encore besoin, à quel point cet homme frôle le ridicule. Au niveau international, l’Opéra de Marseille, encore tout auréolé des lauriers tressés par la revue Opera now !, s’apprête à créer Le Cid avec Roberto Alagna et Béatrice Uria Monzon, devant les caméras de Mezzo (et avec une rediffusion ultérieure sur une chaîne du groupe France Télévision). Les images seront relayées dans plus de trente pays et devant l’ampleur de la demande, des écrans seront placés sur la Place Bargemon, concrétisant les visées d’opéra international et populaire qu’embrasse son actuelle direction. Une autre constante de cette politique artistique consiste à défendre le répertoire français, dans une logique plus patrimoniale que cocardière, afin que les spécificités vocales liées à la langue ne se dissolvent pas dans l’internationalisation des enseignements et des distributions. Ainsi, après Cendrillon (Massenet) et Hamlet (Thomas), Samson et Dalila (Saint Saëns) et Le Cid (Massenet encore), la saison prochaine verra à l’affiche Roméo et Juliette (Gounod) et La chartreuse de Parme (Sauguet). La création de cette dernière œuvre étant le fruit d’une rocambolesque exhumation à partir d’un conducteur et d’une partition piano/chant littéralement sauvés des eaux. Donizetti (Roberto Devereux), Puccini (La Bohème), Rossini (Le comte Ory), Verdi (Il trovatore) et Mozart (Die Zauberflöte) complètent la prochaine saison lyrique. A noter aussi, le récital de mélodies russes par Olga Borodina, merveilleuse Dalila à l’automne 2010, le concert inaugural du Silo en septembre et toujours l’éclectisme de la programmation, puisque après la Misa Criolla cette année, le Festival de Musique sacrée accueillera en co-réalisation le Richard Galliano sextet, pour un concert consacré à Bach. Une énumération de toutes les manifestations, expositions, récitals, conférences et hommages tournerait à l’inventaire à la Prévert, aussi vaut-il mieux se procurer le programme complet — et gratuit — ou se connecter sur le tout nouveau et tant attendu site officiel de l’Opéra.

Texte : Frédéric Marty
Photo : Christian Dresse

A voir actuellement : Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart par l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra de Marseille : jusqu’au 24/04 à l’Opéra de Marseille (2 rue Molière, 1er). Rens. 04 91 55 11 10 / opera.marseille.fr