Neurotic Swingers en novembre 2019 au Makeda

Des nouvelles… du Makeda

Après un départ en trombe au printemps 2019, l’espoir semble parfois en bout de course rue Ferrari. Aude et Francine, les joyeuses occupantes de l’ancien Poste à Galène, vivent difficilement l’arrêt brutal des activités musicales de leur cher Makeda, vaisseau pourtant si bien lancé dans la vie musicale marseillaise. Entre engagements solidaires et activités en huis clos, focus sur ces forces vives menottées.

 

 

À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?

Une belle année chargée en programmation… un été dont les week-ends auraient été rythmés par nos Djs résidents. Nous devions recevoir, parmi bien d’autres, Broussaï, Eiffel, Cléa Vincent, Sidi Wacho ou encore Astonvilla.

 

Depuis le début de cette crise, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?

Oui, et heureusement… sinon nous n’existerions plus ! Nous avons pu compter sur le soutien de nos proches avant tout, puis de notre réseau, psychologiquement comme financièrement : ils nous ont offert une cagnotte de soutien d’environ 10 000 euros. D’un point de vue financier, les institutions nous ont également soutenues : la Ville de Marseille, le Département, la Région, le ministère de la Culture ainsi que le gouvernement, avec les aides du fonds de solidarités distribués aux entreprises.

 

Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir maintenir ou créer certaines activités ?

Nous avons essayé vainement de mettre en place différents événements, à l’intérieur en faisant du « live & food » d’abord, mais la musique amplifiée a été interdite dans les dans les bars marseillais à partir de septembre ; mais aussi à l’extérieur du Makeda, initiative tuée dans l’œuf par le second confinement. Nous avons bien entendu pensé au live en streaming, mais nous avons vite réalisé qu’au-delà du caractère financier compliqué de cette option, nous perdions l’essence de notre salle, à savoir créer des moments de partage, de joie et de chaleur. Dans ce format, l’intimité est réduite, et avec lui le bonheur de vivre ensemble, coude à coude devant un spectacle qui nous transcende… En distanciel, les artistes n’ont pas non plus ce retour du public. Ainsi, nous avons pris le parti de faire des résidences de création, des répétitions et des auditions de notre tremplin Orizon Sud en huis clos. Nous avons aussi mis en place des actions solidaires comme des collectes et avons participé aux maraudes pour aider les plus démunis.

 

Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?

Malheureusement, nous n’en avons plus… Nous sommes suspendus aux décisions gouvernementales depuis le 13 mars 2020, date de notre fermeture. Nous attendons sagement. Faisant partie des salles de concert à public debout, nous serons les derniers concernés par une réouverture « normale » !

 

Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?

Nous sommes à jour de notre classement (rires), et tous les dossiers que nous avions pris soin de procrastiner ont enfin abouti !

 

Quelles sont vos perspectives pour la suite de 2021 ?

Nous pensions pouvoir être optimistes pour septembre 2021, mais le confinement du Nord de et des Alpes Maritimes annoncé la semaine dernière nous inquiète…

 

Zone d’expression libre

 

  • Les collectes continuent, pour les sans-abris, pour les étudiants et pour les réfugiés du nord du Burkina Faso.

 

  • Gari Grèu signe notre vidéo coup de cœur du moment avec ses Luttes d’artistes :

 

Propos recueillis par la rédaction

 

Plus d’infos sur le Makeda et le tremplin Orizon Sud : www.lemakeda.com et www.facebook.com/orizonsudmarseille

Pour soutenir le Makeda : www.leetchi.com/c/soutienmakeda