Deli Teli en résidence au K’fé Quoi

Des nouvelles… du K’fé Quoi

En pleine période kafkaïenne, le K’fé Quoi, cafi d’envies, récapitule ses projections sans capituler, dans une énergie revendicatrice et communautaire. Bilan covidé de la petite salle de Forcalquier, qui imagine avec aisance une programmation estivale réadaptée.

 

 

À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?

2020 devait être une année de restructuration pour le K’fé Quoi, avec de nouvelles arrivées dans l’équipe, notamment à la direction artistique et à la communication. La programmation avait été pensée en saisons de trois mois avec de nouvelles couleurs, de nouvelles esthétiques musicales. De beaux projets d’actions culturelles avec de multiples partenaires sociaux et éducatifs du territoire étaient également prévus. Une année qui aurait dû être pleine de vitalité et d’énergie renouvelée. Cela se concrétisera, nous l’espérons, à partir de la rentrée 2021.

 

 

Depuis le début de cette crise, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?

Le K’fé Quoi a pu bénéficier des quelques aides financières de l’Etat, comme beaucoup de structures culturelles, pour le maintien des salaires, la compensation de billetterie, etc. L’équipe est restée très soudée dans cette crise, nous avons pris toutes nos décisions ensemble avec le bureau et le CA de l’association, après concertations et débats. Le public et les bénévoles du K’fé Quoi nous ont beaucoup manifesté leur soutien, notamment à travers les réseaux sociaux, ce qui est primordial pour le moral des troupes.

 

 

Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir maintenir ou créer certaines activités ?

Nous sommes une salle de concerts et de spectacles, nous défendons les arts vivants et le rapport au public. Sans l’accueil de celui-ci, notre métier n’a plus de sens. Nous avons pu organiser nos « apéros concerts » de l’été car nous avons la chance d’avoir une scène extérieure, et nous avons maintenu notre programmation au maximum, en respectant les contraintes sanitaires en intérieur jusqu’en octobre. Depuis, nous accueillons en résidence des groupes de musique et compagnies quasiment toutes les semaines, pour continuer à défendre la création et soutenir les artistes.

 

 

Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?

Nous nous associons aux revendications du SMA (Syndicat des Musiques Actuelles) et du SYNDEAC (Syndicat des entreprises artistiques et culturelles) pour demander expressément la réouverture de nos lieux. Nous regrettons que la spécificité des salles de concert ait été si mal prise en compte par l’État jusqu’à présent et affirmons que nous sommes en capacité de reprendre nos activités, dans le respect des mesures sanitaires en vigueur. Nous sommes très inquiets de n’avoir encore aucune visibilité sur l’accueil du public debout ; ce qui fragilise dramatiquement tout le secteur des musiques actuelles : artistes, professionnels, techniciens, etc.

 

 

Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?

Le seul aspect positif que nous pouvons trouver à cette situation critique est la richesse des rencontres artistiques engendrée par l’accueil de résidences. Outre les travaux de réhabilitation du lieu (loges et bureaux), nous avons également mis à profit ce temps pour imaginer de nouvelles formes de manifestation, notamment la mise en place d’une programmation de concert hors les murs, à travers notre territoire, pour cet été.

 

 

Quelles sont vos perspectives pour la suite de 2021 ?

Pour ce festival de concerts hors les murs, chaque groupe sera invité à investir un lieu en plein air, secret et insolite : théâtre de verdure, cloître, petite place de village… pour trois dates. La programmation sera plus intimiste qu’à l’accoutumée au K’fé Quoi, plus adaptée à des spectateurs assis. Et nous espérons bien entendu pouvoir réaccueillir un public debout dès septembre, en nos murs, avec une programmation dansante.

 

 

Avez-vous mis en place des mesures spéciales pour garder le lien avec vos spectateurs tant que leur accueil physique est impossible ?

Nous avons imaginé une série d’émissions radios musicales pour maintenir le lien avec notre public et avons mis un point d’honneur à l’informer de toutes les résidences se déroulant en nos murs. Nos réseaux sociaux ont été particulièrement actifs durant cette période et ont drainé des nouvelles personnes concernées par notre situation. Nous avons également lancé une campagne de dons pour nous aider à financer l’achat d’un minibus pour le K’fé Quoi et notre public a encore répondu présent à notre appel… Merci à eux !

 

Propos recueillis par la rédaction

 

 

Pour en (sa)voir plus : www.le-kfe-quoi.com/ et www.facebook.com/lekfequoiconcerts