Dans les rapides de Maylis De Kerangal (Naive Sessions)

Dans les rapides de Maylis De Kerangal (Naive Sessions)

Ce qui est arrivé à Nina, Lise et Marie est arrivé à tout le monde (ou presque), un jour. Instant inattendu, inoubliable, planté soudainement dans le silence d’un bar enfumé, d’une soirée bondée ou d’une virée en voiture — comme elles —, un moment qui déchire le cœur, suspendu, captivant… (lire la suite)

Ce qui est arrivé à Nina, Lise et Marie est arrivé à tout le monde (ou presque), un jour. Instant inattendu, inoubliable, planté soudainement dans le silence d’un bar enfumé, d’une soirée bondée ou d’une virée en voiture — comme elles —, un moment qui déchire le cœur, suspendu, captivant autant qu’il donne envie de hurler : le jour où un groupe de musique a bouleversé une existence. Pour ces trois-là, trois gamines du Havre fin 70’s, années des « crises qui lézardent au couteau le beau costume de la modernité », ce sera Blondie et leur Parallel Lines. A partir de cette voix, celle de Debbie Harry, « sèche et tranchée avec revers velours », elles découvrent le rock, les mecs, les soirées bière et, entre journées aviron et shopping aux fripes, construisent un rêve : celui d’arpenter New York. Jusqu’à ce que Nina, happée par Kate Bush, « pierre noire et scintillante », égratigne indiciblement leur amitié qui devait être éternelle. Ecriture fiévreuse et haletante, une ode à l’adolescence et à la violence de certaines découvertes musicales.

CB