Nice Girls Don’t Stay for Breakfast de Bruce Weber

Cycle Robert Mitchum

Itinéraire d’une légende

 

Nouveau cycle de haute volée, au mois de mai, pour l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence, avec la courte rétrospective de l’un des acteurs phares hollywoodiens, l’immense Robert Mitchum, icône incontestable à qui Bruce Weber a consacré son dernier film.

 

Dans l’histoire du cinéma, il est une poignée d’acteurs, d’actrices, qui ont constitué l’espace de la pellicule, l’ont imprégnée dans sa couche la plus sensible, et dont la persistance rétinienne ne nous a jamais vraiment fait oublier le visage. Robert Mitchum fait partie de cette sémiologie iconique du cinéma, une ombre qui menaçante, qui réconfortante, qui tendre, dont le reflet hante l’histoire américaine de l’image en mouvement. Comme l’a rappelé l’actrice anglaise Sarah Miles, « Robert Mitchum avait autre chose que John Wayne, Gregory Peck ou Marlon Brando n’avaient pas. Une classe naturelle. » La seule évocation de son nom nous renvoie aux photogrammes du chef d’œuvre de Laughton, La Nuit du chasseur, de l’inoxydable Rivière sans retour de Hawks ou du sublime Conversation secrète de Losey. Et, ô joie !, l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence consacre fort à propos son cycle de mai à cet immense acteur, en programmant, entre autres, les films suscités. Un désir parti du dernier documentaire de Bruce Weber, portrait hors norme de l’acteur, Nice Girls Don’t Stay for Breakfast, également présent au sein de cette thématique. Weber, éminent photographe et cinéaste, nous avait enthousiasmés avec le film Let’s get lost, sur Chet Baker. Si son œuvre est actuellement sérieusement écornée par des accusations d’abus sexuels sur ses modèles, Nice Girls Don’t Stay for Breakfast rend un magnifique hommage à l’élégance, la passion et la culture de Robert Mitchum. D’autres pépites égrènent cette programmation toujours aussi pertinente de la part de la salle aixoise, de La Vallée de la peur de Raoul Walsh, film dans lequel l’acteur de tout juste trente ans impose déjà une carrure d’une virilité toute hollywoodienne, à La Fille de Ryan, une rareté de David Lean, récemment restaurée en copie numérique, sans oublier Celui par qui le scandale arrive de Vincente Minnelli ou la version de Dick Richards d’Adieu ma jolie.

 

Emmanuel Vigne

 

Cycle Robert Mitchum : du 4 au 28/05 à l’Institut de l’Image / Salle Armand Lunel (Cité du Livre, 8/10 rue des Allumettes, Aix-en-Provence).

Rens. : 04 42 26 81 82 / www.institut-image.org

Le programme complet du cycle Robert Mitchum ici