Sorcières par la Compagnie Mémoires Vives © Michel Gabriel Duffour

Cycle « Femme(s) et résistance(s) » au Théâtre de l’Œuvre

Femmes de tête

 

Au Théâtre de l’Œuvre, la compagnie Mémoires Vives propose un cycle entre arts et histoire afin de rendre hommage à ces femmes « oubliées par l’histoire et les mythes nationaux, qui ont résisté aux oppressions, aux régimes autocratiques, à la domination masculine. »

 

Entre théâtre, chant, danse, témoignages, lectures, récits et scène ouverte, ces dix journées éducatives et artistiques entendent stimuler toute réflexion sur la condition féminine, toujours en pensant à « ces femmes qui aujourd’hui encore, à travers le monde, doivent résister à ce qu’on veut leur imposer comme emprisonnement ou libération. »

Avec la pièce Sorcières, inspirée par L’Holocauste des Sorcières d’Alsace de Jacques Roehrig, la compagnie dirigée par Yan Gilg ouvre elle-même le bal. Sous la forme d’un théâtre musical, le spectacle revient sur le sort réservé à certaines femmes du XIIIe au XVIe siècle en Occident, massacrées au motif qu’elles étaient « guérisseuses ou accoucheuses, riches, veuves ou pauvresses (…) », bref tout et son contraire, pourvu qu’elles soient de sexe féminin.

Un pied dans le passé, le regard tourné vers l’avenir, le reste de la programmation s’ancre dans le présent de l’indicatif : avec Elles disent, le Collectif Transbordeur fait le récit en danse et en mots, avec humour et dérision, des tentatives pour inventer de nouvelles manières de vivre, ici et aujourd’hui. Les Héroïnes de Belsunce, Les Lunettes décoloniales, Les femmes de Mot à Mot, la Baguette Magique et les femmes du Réseau Santé Marseille Sud harmonisent leurs paroles autour du cri de guerre de la pionnière féministe Louise Michel, qui écrivait dans ses Mémoires en 1890 : « La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité. »

Ladite « heure actuelle » n’aurait-elle donc toujours pas sonné ? Il faut voir… La projection-débat autour du documentaire de Fatima Sissani, poétiquement intitulé Tes cheveux démêlés cachent une guerre de sept ans, pourrait donner une partie de la réponse. Et Chacal, la fable de l’exil, mise en scène des fables kabyles et de la mythologue berbère par le Collectif Manifeste Rien, pourrait la conforter. Il faut voir…

 

Patricia Rouillard

 

Cycle « Femme(s) et résistance(s) » : du 21 au 30/11 au Théâtre de l’Œuvre (1 rue Mission de la France, 1er).

Rens. : 04 91 90 17 20 / http://cie-memoires-vives.org/cycle-memoriel-femmes-et-resistances/

Le programme complet du cycle « Femme(s) et résistance(s) » ici