Cinéma(s) d’Egypte : du 2/11 au 10/12 à Marseille et dans la Région PACA

Cinéma(s) d’Egypte : du 2/11 au 10/12 à Marseille et dans la Région PACA

cine-aflam-La-Terre.jpg

La possibilité du Nil

Durant plus d’un mois, Aflam met à l’honneur le cinéma égyptien, l’une des productions cinématographiques les plus riches, qui trouve sa source dès le début du XXe siècle. Tour d’horizon d’un événement rare et passionnant.

Porté par un savoir-faire unique en matière de diffusion des cinémas arabes, Aflam décidait de mettre à l’honneur, pour cette rentrée 2011, l’immense richesse du cinéma égyptien, sans se douter du souffle révolutionnaire qui allait bouleverser le pays au printemps dernier. Cet événement offre ainsi, aujourd’hui, un double regard : la découverte d’une production bouillonnante que l’association dévoile avec brio, mais également la compréhension plus profonde des mutations de la société égyptienne, qui ont fini par déboucher sur les bouleversements que l’on connaît. Les liens développés entre le pays et la création cinématographique remontent quasiment aux origines de cet art. L’une des forces du cinéma égyptien, tout au long du XXe siècle, reste le mélange des genres : les films virevoltent de la comédie romantique au mélodrame, traversant en chemin le polar ou l’opus historique. Pour cet immense événement, qui rayonnera dans Marseille et sa région, Aflam a sélectionné plus d’une soixantaine de films qui, loin de faire preuve d’exhaustivité, permettront tout de même de se faire une idée plus précise de la richesse de la production. De grands cinéastes sont évidemment mis en avant, à commencer par Youssef Chahine, qui traverse presque cinq décennies d’engagement artistique, et dont il faut (re)voir les sublimes Gare centrale ou La Terre. L’équipe d’Aflam aborde alors l’histoire du cinéma égyptien par thèmes : on retrouvera un court panorama de la comédie musicale, avec les films de Niazi Mustapha ou Henri Barakat, genre qui a permis d’ailleurs de largement exporter les œuvres nationales dans la quasi-totalité des pays voisins du Maghreb, où il reste une référence. Dès les années 50, tout comme en Occident, les films sortent des studios et posent les caméras dans la rue, au plus près des habitants. C’est une nouvelle ère, un cinéma réaliste qui fait parfois étrangement écho au à la production italienne. On pense au Monstre de Salah Abou Seif, ou au Péché d’Henri Barakat. L’une des particularités de la production égyptienne fut également de maîtriser avec élégance l’art de l’adaptation littéraire. Aflam accorde ainsi une grande part de sa programmation aux films issus d’œuvres écrites, à l’instar de La Sangsue, de Salah Abou Seif, ou du Facteur d’Hussein Kamal. De nombreux films puisés dans le jeune cinéma contemporain, le documentaire ou le court-métrage parachèvent un événement de haute volée, unique en son genre.

Texte : Emmanuel Vigne
Photo : La Terre de Youssef Chahine

Cinéma(s) d’Egypte : du 2/11 au 10/12 à Marseille et dans la Région PACA.
Rens. 04 91 47 73 94 / www.aflam.fr