Cinemabrut au Vidéodrome 2

Brut de formes

 

L’équipe du Vidéodrome 2 accueille pour la première fois à Marseille le Festival Cinémabrut, pour sa treizième édition. Une manifestation qui met à l’honneur un cinéma autoproduit et malheureusement trop souvent éloigné des circuits classiques de la distribution cinématographique.

 

Nous l’évoquons régulièrement dans ces colonnes : les nombreuses révolutions qu’a connues ces dernières décennies l’industrie cinématographique ont profondément bouleversé les dispositifs de fabrication des films, et impacté de fait l’urgence même de l’acte créatif. En s’institutionnalisant à outrance, via le diktat des divers dossiers à produire, des chaînes télévisuelles, de la frilosité ambiante, du rendement à tout prix, le cinéma en a oublié l’urgence : celle d’un art ultime qui nécessite tous les sacrifices. Le système se fend de toutes parts, et les professionnels de la profession continuent, imperturbables, d’afficher un béat optimisme. Mais de nombreuses sources de résistance se sont développées à travers le monde, pour continuer à écrire cette histoire, celle d’un cinéma diablement novateur et transgressif, fût-il hors de tous sentiers battus. Ils sont légion, ces films réalisés avec quatre sous, qui ont pourtant à jamais marqué les esprits par leur créativité et leur énergie. Un événement met justement à l’honneur cette idée de cinéma autoproduit, non comme finalité, mais comme partie intégrante de l’œuvre : le Festival Cinémabrut présente pour la première fois, depuis treize ans, son édition au cœur de la cité phocéenne, après Mouans-Sartoux et Paris. Au Vidéodrome 2 du Cours Julien, l’équipe organisatrice nous proposera de découvrir une poignée de films absolument inédits dont la particularité reste la très faible économie de moyens dont ils ont disposé pour voir le jour. Courts et longs métrages se retrouveront ainsi en compétition durant ces trois journées de projections : des Passions bleues, second opus de Juliette Chenais de Busscher, après le sulfureux Le Viol du routier, à Barkomo, des cinéastes maliens Boucary Ombotimbé et Aboubacar Bablé Draba, en passant par Coraçao Vagabundo de Frédéric Bayer Azem, Fatima de Nina Khada ou Carnets 88 de Sylvain Yonnet, autant de découvertes inédites ne peuvent qu’aiguiser notre curiosité ! Sans oublier l’excellent film autobiographique de Rémi Lange, L’Œuf dure, qui prolonge son expérience de journal filmé, de nombreuses années après l’inoubliable Omelette.

 

Emmanuel Vigne

 

Cinemabrut : du 19 au 21/09 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).

Rens. : www.videodrome2.fr

Le programme complet du festival Cinemabrut ici