El Rey de todo el mundo de Carlos Saura

CineHorizontes

Flammes and co

 

Du 12 au 24 novembre, à Marseille et dans quelques salles régionales, la vingt et unième édition du festival CineHorizontes, consacré aux cinématographies espagnoles, nous offre un programme flamboyant, à commencer par la rencontre avec le maître Carlos Saura.

 

 

Le cinéma espagnol s’est-il remis de ce vent de liberté post-franquiste qui secoua le pays dans les années 80 ? Sous l’égide de Pedro Almodóvar et d’une poignée d’autres cinéastes, l’Espagne reprenait une place majeure parmi les cinématographies européennes, proposant une large poignée d’œuvres vivifiantes et novatrices, à l’énergie exutoire face aux longues décennies dictatoriales. Cette génération dynamitera les codes cinématographiques à la mort de Franco, dès 1975, et marquera durablement la création transpyrénéenne, ce jusqu’à nos jours.

À noter que l’une des influences importantes de Pedro Almodóvar, selon ses propres propos, est à dénicher dans l’un des grands courants anglais — trop peu mis en lumière – que fut le Free Cinema. Or, avant l’avènement de cette nouvelle génération, deux cinéastes majeurs ont fait figure de terreau de résistance face au terrible étau dictatorial : Luis Buñuel et Carlos Saura. Ce dernier a fait le choix de laisser ces jeunes réalisateurs s’emparer du récit d’une Espagne post-franquiste en se consacrant à sa passion : filmer la musique et la danse, principalement le flamenco. Sa filmographie témoigne d’une sophistication rare dans ce domaine, et offre quelques grandes pages du cinéma, à l’instar de sa trilogie flamenca Noces de sang, Carmen et L’Amour sorcier, ou de Flamenco, flamenco. Un événement majeur va enflammer la cité phocéenne : à l’occasion de la vingt et unième édition du festival CineHorizontes, Carlos Saura a répondu favorablement à l’invitation faite par l’équipe organisatrice, pour un hommage, et une rétrospective, à ne manquer sous aucun prétexte, en sa présence. À quatre-vingt-dix ans, et avec plus de cinquante films à son actif, le cinéaste accompagnera la projection de son dernier opus, El Rey de todo el mundo, avec Laura del Sol, l’une de ses actrices fétiches. Suivront entre autres, parmi tous les films présentés, Cría cuervos, ¡Ay, Carmela!, Don Giovanni, la naissance d’un opéra, Beyond flamenco ou Peppermint frappé.

Bien évidemment, l’éminent festival nous a concocté derechef une programmation d’excellence, nous permettant d’embrasser pleinement la production cinématographique espagnole — mais également sud-américaine —, et répondant par l’affirmative à l’interrogation qui ouvre cet article ! Citons donc les diverses thématiques abordées lors de cette nouvelle édition, en présence d’invité.e.s : « Prélude, fenêtre cubaine », d’une part, avec les séances de Lucia et Corazón Azul, le focus argentin avec les excellents Compétition officielle et Karnawal, sans oublier la passionnante sélection « Un pont vers la Catalogne » : en présence d’Isa Campo, Anna Giralt, Tono Folgueras, Jaime Rosales ou Marcel Barrena, nous bivaquerons sur les routes catalanes au fil des opus Del otro lado, Robin Bank, Nos soleils ou La Maternal. De plus, CineHorizontes, ce sont aussi les compétitions : fictions, documentaires et courts-Métrages. Une occasion unique de belles découvertes, de l’excellent Black is Beltza 2 : Ainhoa de Fermin Muguruza à Girasoles silvestres, en passant par A virxe rosa, Franceska ou Codi ictus. Enfin, outre de nombreux autres films au menu de cette nouvelle édition, résidence d’écriture, exposition photographique, concerts, tables rondes ou autres conférences viendront en point d’orgue d’une partition finement ciselée !

 

Emmanuel Vigne

 

CineHorizontes : du 12 au 24/11 à Marseille et en Région Sud-PACA.

Rens. : www.cinehorizontes.com

Le programme complet du festival CineHorizontes  ici