Brasserie Communale

C’est arrivé près de chez vous | La Brasserie Communale

Wunderbar

 

Instantanément incontournable à son ouverture, ne désemplissant jamais depuis, le plus couru des grands bars du centre-ville qu’est la Brasserie Communale vit des heures sinon paisibles, du moins très heureuses. Bouillon de vie et d’échanges, le lieu fait croître son offre culturelle — surtout musicale —, porté par un désir profond d’allier plaisirs de bouches et d’oreille, dans un esprit festif et accessible à tous.

 

 

Pour la petite histoire : Loïc, César et Antoine se rencontrent au feu Équitable Café il y a quelques années. Les trois salariés de l’ancien bar du Cours Ju se découvrent d’abord un intérêt pour le brassage de bière, avant que de vouloir professionnaliser cette activité, et de l’installer entre quatre murs. L’histoire aurait pu s’arrêter là — au vue des refus systématiques de prêt de la part des banques — si « un concours de circonstances assez fou », comme le dit Antoine (comprendre : un prêt particulier tombé du ciel, sans intérêts, accordé par la mère d’une amie) n’avait pas eu lieu. Ouverte au compte-goutte dès 2018 pour financer les travaux de fond du lieu, la Brasserie Communale écoule ses premières bières au milieu des gravas (« Ailleurs qu’à Marseille, on n’aurait pas pu faire ça du tout ! »), avant l’ouverture officielle des portes en avril 2019 avec un projet aux axes désormais clairement définis : brasser (un jour), nourrir (du bon le moins cher possible), faire danser.

La programmation musicale, à l’image du lieu, s’est installée progressivement, de manière non formalisée. « Il y avait beaucoup de scène locale, des copains qui venaient jouer, c’était un peu à tâtons », explique Antoine. Petit à petit, l’espace consacré à ce pan du projet s’est professionnalisé et élargi, s’étendant à une programmation théâtrale éparse, à quelques dates de stand-up (le Diogène Comédie Club s’installe un dimanche par mois à la Brasserie), à l’accueil d’expositions ou d’événements culturels pluriels. Depuis la rentrée scolaire, l’équipe du bar central du Cours Julien souhaite s’inscrire indubitablement dans la liste des lieux de diffusion musicale du centre-ville, en proposant des concerts toujours gratuits, les vendredis et samedis soirs. « Ce n’est pas évident de proposer des concerts gratuits en s’efforçant de bien payer les artistes. On doit s’y retrouver, c’est une économie, mais ça fonctionne de mieux en mieux !, précise Antoine. On ne cherche pas à tirer des bénéfices économiques à très court terme, on souhaite faire vivre le lieu autrement qu’en tant que simple bar-restaurant. Les concerts, ça lui donne une aura différente, et ça, ça joue à long terme. »

Croulant désormais sous les propositions, la Brasserie Communale a dès le début eu un rôle central dans la découverte de la scène locale, avant que de prêter sa scène à des artistes moins émergents et d’origines multiples, en gardant tout de même un fort attachement aux circuits courts. Mettant un point d’honneur à proposer une affiche éclectique, la part belle est faite au rap, à la musique du monde et à la musique électronique. Le but : que ça danse ! Le très récent concert électro indus du Bruxellois LostSoundBytes en témoigne. Ce week-end, c’est l’électro tout autant belge mais beaucoup plus punk d’Air Lqd qui secouera le public joyeusement houblonné. Récréation !, Since Charles ou À Tâtons se chargeront quant à eux de confirmer la créativité pointue et qualitative locale les prochaines semaines.

Dans l’esprit de déploiement culturel, l’espace de la Brasserie sera le terrain d’accueil prochain du festival de Fotokino, l’occasion de s’essayer à la sérigraphie à travers une proposition d’ateliers, ou bien tout simplement d’apprécier dj sets et concerts sur fond d’expositions.

Le succès de l’aimée BC jamais ne semble désenfler.

 

Lucie Ponthieux Bertram

 

 

La Brasserie Communale : 57 Cours Julien (6e).

Rens. : www.brasseriecommunale.fr