Carnages et Le Prince séquestré par la Cie L’Entreprise

L’Entreprise s’investit

A l’invitation du Théâtre Massalia, la compagnie l’Entreprise utilise la poésie toute particulière des clowns pour aborder les thèmes délicats de la marginalité et de l’altérité.

Un théâtre désaffecté squatté par sept marginaux haut en couleur qui apprennent à se connaître, voilà l’histoire de Carnages, vraie fête collective qui marque le retour des clowns de François Cervantes. Se basant sur le répertoire des clowns du 20e siècle, époque où ils quittaient les cirques pour entrer dans les music-halls et les théâtres, la nouvelle création de la compagnie L’Entreprise nous présente une autre façon d’être ensemble, la vie de groupe vue par ces personnages en marge. La difficulté à communiquer, la mise à l’écart de la différence, la peur du changement sont autant de thèmes abordés avec beaucoup de justesse par ces clowns dont Cervantes dit qu’« ils sont des livres de chair, des poèmes sur pattes ». Outre ces clowns-comédiens très convaincants, Carnages réserve encore d’autres surprises, entre rires et poésie, sans compter un final magnifique dont on ne dira rien.
Dans Le Prince séquestré, création franco-égyptienne, François Cervantes dirige Hassan El Geretly et Boutros Raouf Boutros-Galhi, acteur emblématique du théâtre et cinéma alternatif en Egypte. Il écrit pour eux la rencontre cruelle de deux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps, qui ne se reconnaissent plus, dans un monde déchiré où règne l’incompréhension entre les cultures. Une création remarquable à plus d’un titre puisque la figure du clown n’existe pas dans le pays des pyramides.

Thomas Delahay

 

Carnages et Le Prince séquestré par la Cie L’Entreprise : jusqu’au 23/02 à la Cartonnerie (Friche la Belle de Mai, 41 rue Jobin / 12 rue François Simon, 3e).
Rens. Théâtre Massalia : 04 95 04 95 70 /  www.theatremassalia.com

Pour en savoir plus : www.compagnie-entreprise.fr