Brèves 169

Brèves 169

Echange et Diffusion des Savoirs
Alphabetville
Fonds Communal d’art contemporain
Région en Scène

« “Comprendre” notre barbarie ? », telle sera la question ce jeudi pour la prochaine conférence proposée par Echange et Diffusion des Savoirs dans le cadre de son cycle « Identités à la dérive ». Jeudi à l’Hôtel du Département, l’historien Jacques Sémelin — directeur de recherches au CERI et animateur du projet international d’une encyclopédie électronique des massacres et des génocides (http://www.encyclo-genocides.org) — s’essaiera à nous expliquer quels mécanismes ont conduit l’être humain à être son propre bourreau : « si pour vivre, les hommes ont besoin de donner sens à leur existence, pour tuer il en est de même. » Une bien belle manière d’entamer une saison de conférences qui s’annonce, une fois encore, passionnante, avec des invités tels que le philosophe Pierre Hassner, l’islamologue Olivier Roy, ou encore le sociologue Eric Macé. A suivre… Rens. 04 96 11 24 50 / www.cg13.fr

Avec le nombre aussi réduit d’occasions pour se confronter aux idées universitaires les plus bouillonnantes, on ne peut que se réjouir de l’ouverture du cycle « Esthétique et Société » à l’initiative d’Alphabetville. Ce mercredi à 18h à l’Alcazar, c’est donc le philosophe Jean-Clet Martin qui reviendra sur les idées de son dernier livre Eloge de l’Inconsommable. « Notre monde plie sous le poids d’objets consommables à souhait, caducs à la mesure de leur ‘utilité’, encombrant l’espace de notre respiration », à ce quoi il oppose d’autres objets « insaisissables », se dérobant à l’emploi. « Objets inconsommables, débordant nos certitudes, surgissant au cœur d’une œuvre littéraire, d’un tableau, d’un film » pour nous livrer un sens nouveau, un plein étonnement qui « touche à l’éternité. » Un peu lyrique, sans doute, classique à souhait dans ses choix esthétiques (le peintre François Rouan) mais la rencontre avec ce spécialiste de Deleuze et Borges reste inespérée. Rens. www.alphabetville.org

Le Fonds Communal d’art contemporain (qui « encourage la création artistique vivante et vieille à la conservation de la mémoire artistique locale ») a annoncé ses acquisitions 2006. Quelques œuvres marquantes, dont Timeline de Francesco Finizio (un alignement de disques associés à des records de vitesse olympique) ou les peintures Existence d’Alain Rivière, autoportraits d’une noblesse en ruine, exposés à RLBQ. Parmi nos favoris, les dessins de Géraldine Pastor-Lloret (fondatrice de la galerie SMP, qui vient de quitter Marseille), de Lina Jabbour (exposés par Triangle à la Friche) ou ceux du jeune Mathieu Abonnenc autour de la mémoire post-coloniale (repéré à la Biennale de Jeunes Créateurs). Mais aussi la peinture d’autoroute de Joffrey Ferry (vue chez Astérides), la carte routière découpée de Rémy Rivoire (à la Biennale), les photos du dormeur dans le train de Pascal Martinez (Château de Servières) ou le loukoum rose érotique de Paul-Armand Gette (galerie Porte Avion). Enfin, une vidéo du Hongrois Marcell Esterhazy (résident aux Ateliers d’Artistes), un dessin d’Hervé Paraponaris, star marseillaise des 90’s (galerie du Tableau), le nuage rose de Gérard Fabre (Athanor), les housses télé de Stauth & Queyrel, les photos de Marina Mars (galerie Meyer) ou Susanne Hetzel ainsi que les dessins de Simone Stoll, Chantal Viroulaud et Isabelle Richard (responsable de feue la galerie Apocope).

Région en Scène, huitième du nom, c’est parti ! Le festival itinérant proposé par Le Cercle de Midi (antenne PACA du réseau Chaînon manquant) se veut non seulement dénicheur de talents locaux, mais aussi le héraut des petits lieux de diffusion, histoire de « récompenser cette volonté locale de ne pas laisser les grandes villes accaparer le monopôle de la vie culturelle ». Dès mercredi à Simiane-Collongue et jeudi à Ventabren, quinze artistes issus de diverses disciplines (musiques, théâtre, jeune public…) se frotteront à la scène pour un week-end festif et militant (où l’on abordera notamment les problématiques actuelles du spectacle vivant — et dieu sait si elles sont nombreuses !). Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.reseau-chainon.com