Bol de Funk le 26/02 à l’Espace Julien

Bol de Funk le 26/02 à l’Espace Julien

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Si la cité phocéenne est inscrite au zénith de la galaxie funk, c’est probablement au festival Bol de Funk et à son insatiable instigateur Dj C qu’elle le doit. En 2011, nouvelle formule : rendez-vous tout au long de l’année.

Ancrée dans la tradition des authentiques prêcheurs façon soul sudiste et dans le groove urbain façon Motown, la neuvième édition de Bol de Funk s’annonce comme une parade d’excellence, en plusieurs étapes. Introduites par des artistes sortis du creuset Daptone (ceux-là mêmes dont Amy Winehouse a vainement essayé de braquer le son), les têtes d’affiche n’en seront que plus convaincantes. Entre le prolo rythm’n’blues Charles Bradley et l’élégant Lee Fields, les parties vocales soulèveront corps et âmes, pour un remarquable premier rendez-vous à l’Espace Julien. C’est qu’authenticité reste le maître mot de Dj C, concernant son expérience pionnière à Marseille : « Bol de Funk réunit un public de “vrais gens”, de tous âges, de toutes couleurs, de tous sexes et de toutes catégories socioprofessionnelles… Bien sûr, il n’est plus le même qu’en 2003, mais le brassage est identique. Ecouter des musiques soul, funk et jazz qui ont entre trente et cinquante ans d’âge demande une certaine sensibilité, une certaine curiosité, et le goût de l’effort pour sortir des sentiers battus du marketing musical. Zoomer sur la culture noire américaine avec comme levier la musique des années 60/70 amène forcément du lien vers d’autres expressions autour de cette communauté et de cette période d’ébullition créative. Comme la danse, le cinéma, la littérature et les arts plastiques. Des ingrédients naturels du Bol de Funk qui m’ont permis de présenter à Marseille le travail de la cinéaste Shirley Clarke, la peinture de JonOne, l’écriture d’Iceberg Slim ou les danseurs anglais du collectif Jazzcotech. C’est un tout cohérent qui forme un art de vivre universel et intemporel. » Cet esprit se retrouve dans les projets de l’équipe organisatrice du festival, avec notamment la sortie d’une seconde compilation au printemps et peut-être l’organisation d’évènements extra-phocéens. Pourtant, « Marseille est la ville la plus funky de France parce qu’elle est roots, colorée, extravagante et sale… Aujourd’hui, le funk a fait sa révolution en France et le public s’est un peu dilué dans une multitude de propositions. La période d’euphorie liée à la (re)découverte semble déjà faire partie du passé, tout en s’inscrivant dans un grand cycle d’éternel recommencement. » Une révolution groove n’est-elle pas en marche ?

Laurent Dussutour

Bol de Funk avec Lee Fields & The Expressions et Charles Bradley & The Menahan Street Band : le 26/02 à l’Espace Julien (39 Cours Julien, 6e). Rens. 06 62 48 91 93 / boldefunk.org