Régis Gizavo © Marc Rouvé

Retour sur La boîte à frissons, festival consacré à l’accordéon au Non-Lieu

La vie rêvée des anches

 

Le Non-Lieu a offert son festival d’accordéons trois jours durant. Petit retour sur un projet ambitieux et franchement décalé, comme presque tout ce qu’entreprend cet endroit polymorphe.

 

Le premier soir, Caroline Guibeaud attaquait en duo avec l’excellent Guillaume Renard à la contrebasse (familier des scènes du jazz) : répertoire subtil, élégance cabaret « rive-gauche » revisité, puis en trio avec le guitariste Manu Lepine, formule swing musette irrésistible, sur les talons de Gus Viseur et Toni Murena (avec ce quelque chose de Jo Privat dans la couleur sonore). L’apéritif nous était offert par des élèves de la classe d’accordéon du CNNR, sous la houlette passionnée de Damien Paradisi et Sylvain Gargalian (co-maîtres d’œuvre du festival) avec quelques jeunes pépites qui n’ont pas fini de briller.
Seconde soirée : projection du mythique Jo Privat, le blues du musette, présenté par son co-auteur François Billard. La suite appartient à la légende. En duo, Francis Varis invite Raùl Barboza, grand maître du chamamé : lorsque le jazz musette rencontre l’Amérique du Sud, le dépaysement est garanti, l’audience envoûtée.
La soirée du lendemain relève des mêmes puissances : l’accordéoniste malgache Régis Gizavo vient zébrer l’horizon, bientôt rejoint par Varis et Barboza pour une jam repoussant encore un peu les murs du Non-Lieu qui, décidément, démultiplie les surprises dans l’inclassable, l’inattendu, le non chiant et l’enjoué.

Olivier Puech

 

La boîte à frissons, festival consacré à l’accordéon, était présenté du 17 au 19/11 au Non-Lieu (67 rue de la Palud, 6e).
Rens. www.le-non-lieu.fr