Bilan films 2006

Bilan films 2006

Lady Chatterley
Bled Number One
Les infiltrés
Wassup rockers
The host
Borat, Leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation
Flandres
Good night and good luck
L’iceberg
Little Miss Sunshine

Lady Chatterley (France – 2h38) de Pascale Ferran
Orfèvrerie du découpage, majesté des durées, incandescence des émotions, la trop rare Pascale Ferran a tiré du roman culte de D.H. Lawrence un film magnifique et fiévreux, servi par deux comédiens, au poil et à poils, (la sublime) Marina Hands et Jean-Louis Coulloc’h, qui passent par toutes les couleurs, de l’embarras à l’embrasement. Le film de l’année !
Bled Number One (France/Algérie – 1h42) de Rabah Ameur-Zaïmeche
Entre documentaire et fiction, ce film porte sur l’Algérie contemporaine un regard neuf, réaliste et pas du tout complaisant. Loin de l’exotisme qu’évoque pour beaucoup le retour au bled, ce film brille par son intensité et sa précision. Il se dégage une telle impression de justesse et de vérité qu’il nous semble que l’on vit autant le film qu’on ne le voit !
Les infiltrés (USA – 2h30) de Martin Scorsese
Remake du polar hong-kongais Infernal Affairs, la troisième collaboration du duo Scorsese/Di Caprio est un grand et beau moment de cinéma. Un casting étoilé, un scénario vertigineux et une mise en scène époustouflante font des Infiltrés le meilleur film américain de l’année et un « mouroir » à trois faces où se reflètent Heat, Volte/Face et Les Affranchis.
Wassup rockers (USA – 1h46) de Larry Clark
Cet éternel défricheur de l’âme adolescente nous avait laissé en main une œuvre forte, violente, sans compromis (Ken Park). On le retrouve quelque peu décalé de son univers (skaters blancs un brin racistes) au sein d’une communauté latino fans de rock période Ramones. Un film bancal mais bourré de charme qui nous lie définitivement à son auteur.
The host (Corée du Sud – 1h59) de Joon-ho Bong
Après le polar minimaliste Memories of murder, notre Coréen préféré réalise l’un des meilleurs films de monstre depuis des lustres. Outre les effets spéciaux ébouriffants, le film embraie le pas sur une critique sociale, politique, voire écologique, sans jamais se prendre le pied dans le raccourci facile et manichéen.
Borat, Leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan (USA – 1h30) de Larry Charles
Ou les tribulations d’un reporter kazakh au pays de Deubeulyou. Culte avant même sa sortie, ce « documenteur » façon Spinal Tap à Groland se permet tout, de l’irrévérencieux au bourrin, du grotesque à l’absurde en passant (surtout) par le mauvais goût. Une satire un peu facile mais plus efficace que tous les films de Mickael Moore réunis. (Dé)culotté.
Flandres (France – 1h31) de Bruno Dumont
LE choc de Cannes 06, le vrai, comparé à la programmation indigente que nous y avons rencontré. Le quatrième film du Français Bruno Dumont renvoie tous ses compatriotes dans les cordes, et consacre par là même un très grand cinéaste qui livre ici l’un des regards les plus aiguisés concernant les interrelations entre l’Homme et la Guerre. Chef d’œuvre.
Good night and good luck (USA – 1h33) de George Clooney
Du Clooney pur jus. Casting élegant, réalisation maligne, glamour de l’image, engagement volontariste, tous les ingrédients pour faire de ce second opus de l’acteur une vraie réussite. Sa critique de la chasse aux sorcières mccarthyste, par la lorgnette d’un journaliste intègre, touche souvent juste, malgré une volonté de brouiller les pistes entre fiction et réalité un poil trop systématique.
L’iceberg (Belgique – 1h24) de et avec Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Produit, réalisé et interprété par trois artistes belges issus du théâtre, ce film redonne vie à la tradition du cinéma burlesque muet. D’un minimalisme précieux et d’une folle inventivité, cette histoire d’amour triangulaire repose entièrement sur le jeu de ses acteurs. Absurde et jouissif, ce cinéma comique et économe se révèle irrésistible.
Little Miss Sunshine (USA – 1h35) de Jonathan Dayton et Valerie Faris
Sur une trame narrative aussi obsolète que rocambolesque — une famille d’Américains moyens décide de se rendre en Californie pour participer à un concours de Miss (en plastique) — le tandem Jonathan Dayton/Valerie Faris nous a offert la travers&eacute
;e filmique la plus tendrement couillonne de l’année, à l’image de ses anti-héros, définitivement paumés…