Bilan CD 2006

Bilan CD 2006

Cyann & Ben
Justin Timberlake
Thom Yorke
Nathan Fake
James Holden
David Walters
Justine Electra
Juan Carmona
The Flaming Lips
The Strokes

Cyann & Ben – Sweet beliefs (Ever/Pias)
Il y a eu Mogwai, Sonic Youth, Yo La Tengo… Des anciens toujours au top en 2006, mais dans le genre, autant laisser la place aux jeunes. Or le faux duo (et vrai quatuor) Cyann & Ben synthétise tout ce que l’on aime dans le rock indé : passages atmosphériques alternés avec de grosses décharges d’adrénaline, guitares à tous les étages. Et en plus, ils sont Français.
Justin Timberlake – Futuresex/lovesounds (Jive/Sony-BMG)
C’est rien de dire que Justin était attendu au tournant. Après un premier album solo, le bien nommé Justified, qui avait dépucelé l’ex-N’Sync à coups de beats produits par les Neptunes, on attendait ce second opus avec impatience. Le résultat est à la hauteur de nos espérances : groovy comme Al Green et funky comme Prince. Le Michaël Jackson des années OO ?
Thom Yorke – The Eraser (XL Recordings/Naïve)
L’annonce de la sortie d’un disque de Thom Yorke nous avait foutu les jetons, pétrifiés que nous étions à l’idée que ce premier effort en solitaire soit annonciateur de la fin du plus grand groupe du monde – ou, plus simplement, raté. Que nenni : The Eraser est un superbe album électro dans la lignée de Kid A, et enregistré avec les amis de Radiohead. Grandiose.
Nathan Fake – Drowning in a sea of love (Border Community/Socadisc)
Si M83 et Boards Of Canada (présents l’an passé dans notre palmarès) avaient eu un gosse, ils l’auraient appelé Nathan. Dès son premier disque, il aurait présenté d’évidentes dispositions en matière d’electronica éthérée, aurait ravivé la flamme du psychédélisme avec son copain James, et tous deux auraient dès lors eu tout loisir de voir la vie en rose. Enfin, le ciel, surtout.
James Holden – At the controls (Resist/Discograph)
James, c’est lui. Le premier nom à retenir sur la scène électronique internationale pour ces deux dernières années (et sans doute pour les deux prochaines). Le seul à glisser dans ce Top 10 une compilation, mixée de main de maître et pulvérisant les frontières entre les genres : un voyage dont on ne revient toujours pas, scotchés que l’on est encore en plein bouclage.
David Walters – Awa (Virgin)
En 2005, on a eu Anaïs. En 2006, David. Quand la scène musicale locale commence à infiltrer le palmarès d’un journal aussi (bêtement considéré comme) snob que le nôtre, c’est plutôt bon signe. Avec ce disque à la fois moderne et respectueux de ses racines, David Walters a offert à Marseille une bonne raison de se la jouer, artistiquement, « métisse ». Elle lui doit pas mal.
Justine Electra – Soft rock (Coop/V2)
Jusqu’au bout (de la nuit), le cœur de la rédaction aura balancé entre « l’ancienne » Cat Power et la « jeunette » Justine Electra. Si l’Américaine est revenue en force avec The Greatest, bel album soul enregistré à Memphis, c’est l’Australienne qui a finalement gagné le pompon avec un Soft Rock schizophrénique où folk et electronica cohabitent avec classe.
Juan Carmona – Sinfonia flamenca (Nomades Kultur/Harmonia Mundi)
Avec ce disque, le guitariste gitan installé à Marseille a subtilement marié musique classique et tradition flamenca. Dès le début, tout est dit : l’ouverture majestueuse cède la place à une buleria raffinée pour six minutes de bonheur. La suite confirme notre impression première : ce n’est ni du flamenco, ni de la musique classique, tout simplement de la grande musique.
The Flaming Lips – At war with the mystics (Warner)
Le dernier Grandaddy était bon, mais c’était pas assez. Le second Midlake ? Pas à la hauteur du premier. Alors cette année, dans la famille des héritiers de Pet Sounds et Meddle, on est allés puiser notre dose de pop hallucinogène chez ces bons vieux Flaming Lips : leur dernier album est l’un de leurs meilleurs, une odyssée cosmique au sein du rêve (musical) américain.
The Strokes – First impressions of Earth (RCA/BMG)
Cinq ans après avoir remis l’effervescence rock et les Converse au goût du jour avec l’imparable Is this it, nos cinq poseurs de bonne famille reviennent par la grande porte — en la défonçant. Nourri à tous les râteliers de l’histoire du rock, ce disque aventureux et décapant (cf. l’époustouflant Juicebox) propulse le quintette dans la cour des grands. Au Dôme, vite !