Biennale Internationale des Arts du Cirque

Péchés chapiteaux

 

La Biennale Internationale des Arts du Cirque fête sa cinquième édition avec un focus sur la scène contemporaine suisse et une artiste à l’honneur en la présence de Fanny Soriano. Un mois de spectacles, quatre chapiteaux sur les plages du Prado et une programmation qui traverse la Provence pour n’oublier personne.

 

 

On ne le dira jamais assez : depuis son lancement en 2013, la BIAC est le temps fort d’un événement populaire qui défriche l’histoire du cirque et repousse le frontières pour donner à voir un panorama inédit de ce qui se fait de mieux dans l’art de l’équilibre.

Ce qui point dans le cirque contemporain, c’est la transversalité des attitudes et des points de vue. L’agrès se recycle (la palette, le tronc d’arbre, la bouteille…) et interroge de nouvelles postures, dessinant des perspectives d’avenir qui épousent les préoccupations d’aujourd’hui. Comment aborder la dystopie du monde dans le cercle d’un chapiteau ? Comment défier l’apesanteur avec les moyens de l’extérieur ? La nature devient un terrain de jeu transformant l’acrobate en lutin au milieu des arbres (Fanny Soriano). La scène du théâtre se transforme en décharge d’où émergent des corps égarés à la recherche d’une réhabilitation de l’être (Martin Zimmermann). Le cirque invente à l’infini les codes de l’acrobatie en pénétrant l’histoire de la danse et du théâtre. Le funambule chante, rit, danse. Il s’acoquine avec des partenaires à la manière d’un buddy movie, il s’immisce dans le collectif et construit un paroxysme où tout peut exploser dans l’instant. De la peur immédiate au fou rire général, du jazz band au soliste perché dans le ciel, une poésie réjouissante enveloppe le chapiteau, la cour de récré, la place du village, le playground de la cité. Sur un air de ne pas y toucher, l’acrobate rejoue la vie domestique, se jouant des chaises et des tables comme un fanfaron sur un point de bascule. Le corps est svelte, agile, giclant dans les airs comme un chat. Mais les acrobaties se font à hauteur d’homme, parce que le danger n’est plus une valeur cardinale. Le cirque contemporain est une utopie qui devient réalité dans la multiplicité de ses compagnies, embrassant le plus grand nombre pour la joie de tous, comme une fête sans fin qui traverse les âges.

 

Karim Grandi-Baupain

Biennale Internationale des Arts du Cirque : jusqu’au 12 février en région Sud-PACA.

Rens. : www.biennale-cirque.com

Le programme complet de la Biennale Internationale des Arts du Cirque ici

 

 

 

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