Babel Med Music du 25 au 27/03 au Dock des Suds

Babel Med Music du 25 au 27/03 au Dock des Suds

Babel des chants

Si vous connaissez la chanson, vous devez certainement savoir pourquoi tout le monde l’aime tant… Depuis sa première édition, Babel Med Music place l’humain au cœur d’une nouvelle géopolitique musicale. Petit tour de Babel, suivez le guide.

Si l’accueil réservé à Babel Med Music par le public et les professionnels est toujours chaleureux, ce n’est pas seulement parce que le festival marseillais annonce l’arrivée des beaux jours. Cela résulte peut-être plus de la forme même de cette manifestation, qui a su combiner en un même lieu et une même période un festival musical original et un marché des musiques du monde pour les professionnels de tous bords. Babel Med Music, c’est donc avant tout un lieu de rencontres et d’échanges en journée pour des centaines de programmateurs, directeurs artistiques, distributeurs, journalistes… Un lieu qui s’anime pleinement au moment des apéros de fin d’après-midi fêtant la sortie de tel album, l’obtention de tel prix, ou simplement le plaisir d’être là. Croyez-moi, ces gens-là savent vivre. Et réfléchir aussi, avec ces nombreux débats et conférences proposés pendant quatre jours, qui ébauchent souvent de nouvelles perspectives pour les musiques du monde et leur indispensable économie. Le soir, le Dock des Suds se transforme en salles de concerts, accueillant en son sein des milliers de curieux pour qui Babel se résume à sa seule partie visible, ou plutôt audible. Avec plusieurs scènes, plusieurs bars et restaurants, Babel Med Music a des petits airs de Fiesta, la cohue en moins. Seul petit bémol : la durée des concerts — plus proche d’un showcase que d’une véritable prestation live — qui empêche certains artistes de s’épanouir complètement sur scène. Mais c’est la contrepartie logique d’une programmation riche et variée : avec trente-deux chanteurs et musiciens invités pour trois soirs de concerts, on est sûr d’y trouver son bonheur, même si l’on doit pour cela essuyer quelques déceptions. Au-delà de cette mince réserve, le festival semble avoir trouvé la formule idéale pour partager la musique et ses richesses ; musiques de Méditerranée bien sûr, mais aussi d’Afrique, de l’Est, du Nord… La programmation faisant la part belle à des artistes souvent méconnus sur la scène européenne, le spectateur se mue alors en pêcheur de perles, découvrant, le plus souvent par surprise, des artistes majeurs dont l’escale marseillaise devient souvent un véritable tremplin. Fréquenter Babel, c’est donc profiter de l’effet « surprise ». Les pronostics y sont d’ailleurs bien périlleux, mais comme nous sommes joueurs, nous nous y sommes risqués (voir Le Quinté + Ventilo ci-dessous). Plus convivial et aventureux que beaucoup d’autres événements liés aux musiques du monde, Babel Med Music mêle intelligemment la musique et son économie, la réflexion et la fête, l’éphémère et le durable. Alors, elle est Babel la vie ?

nas/im

Babel Med Music : du 25 au 27/03 au Dock des Suds (12 rue Urbain V, 2e).
Voir programmation détaillée dans l’agenda.
Rens. 04 91 99 00 00 / www.dock-des-suds.org

3 Questions à : Bernard Aubert, co-directeur artistique de Babel Med Music

Trois bonnes raisons de venir à Babel Med Music ?
Pour les professionnels qui ont quelque chose à vendre ou à acheter, c’est rentable ! Pour le public, c’est l’occasion de découvrir des artistes intéressants, parfois très populaires dans leur pays d’origine. Babel, c’est aussi l’occasion de croiser quatre à cinq cents directeurs artistiques de labels et de grands festivals européens ; si vous voulez vous faire inviter quelque part, c’est le moment !

Les trois surprises de l’édition 2010 ?
En premier Papa Wemba ! Il faut vraiment écouter son dernier album… En DJ, l’Argentin Hijo de la Cumbia. Et pour finir, encore un autre Argentin, Alex Krygier, pour un spectacle qui est peut-être ce qui se fait de plus beau actuellement sur scène.

Les trois meilleurs souvenirs depuis la naissance de Babel ?
Le plus beau, c’est la première année ! Beaucoup de gens n’y croyaient pas, mais on a fini par avoir la reconnaissance des professionnels. Ça, c’est très important. Je me souviens aussi d’un concert en particulier, celui de Baba Zula, un des trucs les plus originaux qui se soit fait en Turquie. Le troisième, c’est le retour qu’on peut avoir des artistes régionaux qui sont contents de notre travail et qui se servent de Babel comme d’une passerelle, c’est très touchant.

Propos recueillis par nas/im

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Le Quinté + Ventilo

Pour cette course serrée entre artistes confirmés et futures révélations sur la piste du Dock des Suds, Ventilo vous livre ses pronostics. Babel Med, c’est mon dada !

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Papa Wemba (le 26)
Coté à 4 contre 1, le prince de la sape revient en force avec sa casaque haute couture et ses bottines en croco. Une certaine idée de la classe à l’africaine, avec beaucoup de sensibilité derrière la pose bling-bling. Chevauchant ses plus belles rumbas congolaises, le Papa fêtera certainement par une victoire ses quarante ans de carrière.

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Vieux Farka Touré (le 25)
Sur la photo-finish, on trouvera sûrement ce drôle de cavalier, fils du grand Ali Farka Touré, qui débordera à la corde (de guitare) ses prestigieux concurrents. A l’aise sur terrains secs et sablonneux, Vieux Farka mènera son blues original sur le podium de ce Babel 2010. Sans cravacher, au trot, et avec une majesté certaine.

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Skaidi (le 27)
Avec une cote de 15 contre 1, nous tenons là le parfait outsider ! Chevauchant sans selle, les cheveux au vent, comme ces populations indigènes scandinaves qu’ils honorent ici par leurs chants joik (chansons du diable), le duo norvégien risque de créer la surprise. Sous le soleil glacé des landes sauvages, ces jockeys du grand Nord sont irrésistibles !

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Lo Cor De La Plana ( le 26)
Concurrents plus que redoutable, ayant gagné sur tous les terrains et toutes les longueurs, Manu Théron et sa bande défendront fièrement les couleurs locales, avec leur casaque soleïade et leur chapeau de paille. Ces maîtres chanteurs, transformés ici en mètres étalons, feront une nouvelle fois hennir les chevaux du plaisir. Une valeur sûre.

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Haoussa (le 27)
Pas besoin d’être Guy Lux pour savoir qu’il faut miser sur Haoussa dans la dernière course. Ce jeune poulain fougueux, nourri au punk rock, pratique le saut d’obstacle et le coup de sabot comme personne au Maghreb. Il risque d’effrayer de nombreux canassons peu habitués à un tel chaos sonore de ce côté de la Méditerranée.