Alors on danse…

Alors on danse…

« C’était tout juste après la guerre, dans un petit bal qu’avait souffert. Sur une piste de misère, y’en avait deux, à découvert. Parmi les gravats ils dansaient, dans ce petit bal qui s’appelait, qui s’appelait, qui s’appelait. » Loin derrière nous se trouve la guerre, nos grands-pères et les leurs. Proche de nous est son écho, de l’autre côté de la Méditerranée ou au-delà, cri effrayant. Pourtant nous dansons. Pourtant ils dansent. Pourtant nous danserons. Face aux murs et à la peur, les parenthèses de culture se vivent au présent. « Ce dont je me souviens c’est de ces amoureux qui ne regardaient rien autour d’eux. Y’avait tant d’insouciance dans leurs gestes émus, alors quelle importance le nom du bal perdu? » 2018 est amour. Elle est aussi haine, injustice et bruit. Les balles siffleront, des hommes tomberont. Les gouvernements passeront, la nature les ignorera. « Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu. Ce dont je me souviens c’est qu’on était heureux les yeux au fond des yeux. Ouais. Et c’était bien. Et c’était bien. »

Victor Léo