Triptyque d'Alfons Alt

Alfons Alt – Proto à la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai

Rencontre du 3e altotype

 

Du voyage à la contemplation, le travail d’Alfons Alt est exposé à la Salle des Machines de la Friche jusqu’au 6 mars. L’occasion de rencontrer les altotypes, chimère de deux espaces.

 

 

Alfons Alt habille la photographie de plusieurs couleurs. Ses créations suggèrent le voyage, la nostalgie de certains moments… et la magie opère !

À la Salle des Machines, les formats s’avèrent multiples, du grand format à du presque A4, et un jeu de taille s’installe : un canapé devient aussi gros qu’un pont, un rhinocéros presque réel nous attend. On devine où l’on est par rapport au sujet de l’altotype, parfois en retrait, contemplatif, ou en pleine action.

Les tons changent, des couleurs acides au clair-obscur des noirs et blancs exposés, mélanges d’émotions, changement d’état d’esprit.

Les lieux aussi, réunis pour l’occasion dans la galerie. Le quotidien est voisin du voyage.

Comme une enquête qui délivre à petit pas ses indices, on se retrouve à balayer du regard les altotypes, à suivre une trame parfois scène d’action, d’aventure parfois réflexion, qui s’évanouit aussitôt devant les nouveaux scénarios que le prochain regard apporte. Le cadre, rétréci par les pigments, nous repositionne derrière l’objectif, recontextualise chacun des altotypes et montre plus qu’un instant, un moment.

Ce moment, c’est aussi le constat de la recherche d’Alfons Alt, sa volonté et celle de la mécanique des techniques qu’il emploie, toujours à la recherche de procédés anciens à dévoiler et de l’alchimie entre la photographie et la matière à parfaire.

Des fragments de réflexions surgissent alors : un arbre pleure, ou la pluie ? Perdu dans une savane nébuleuse, certaines branches nous guident… et qui est l’inconnu qui partage notre route, la même que ce camion rouge, partiellement visible depuis le rétro ?

On se retrouve donc tantôt dans une brume industrielle, pris dans les toiles de la ville, tantôt en pleine rosée du matin dans un cadre plus spirituel, presque en mouvement.

Car, enfin, chaque altotype est une expérience pour le regard qui balance entre les fins réseaux du détail et la force des aplats.

 

Mohamed Boussena

 

Alfons Alt – Proto : jusqu’au 6/03 à la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).

Rens. : www.lafriche.org

Rencontres avec l’artiste les 12 & 19/02 à 15h30

Pour en (sa)voir plus : https://altotypist.com