SPAfrica

Création : performance hybride, poétique et critique (1h20). Conception : Julian Hetzel (direction artistique) et Ntando Cele (performance). ¡ Spectacle en anglais surtitré en français !

SPAfrica propose une expérience hybride, poétique et critique, dans laquelle les traumas ont une valeur marchande et les bons sentiments celle d’un privilège. Dans cette fable grinçante, la production d’une nouvelle eau pétillante, « première boisson empathique au monde », procède d’un double geste d’extraction : d’une part, l’exploitation des sols d’Afrique subsaharienne, de l’autre, la culture de larmes en plein cœur de l’Europe transférées vers la source africaine. Cette « empathie liquide » incarne à elle seule tous les paradoxes du système capitaliste : l’importation d’une eau depuis un continent qui souffre de sécheresse, le commerce d’un produit de luxe issu de l’exploitation de régions pauvres et la transformation de sentiments altruistes en arguments promotionnels. Mettant en lumière le lien structurel entre racisme, extractivisme et fétichisme au sein des stratégies néolibérales, Hetzel et Cele poussent le principe de capitalisation à son extrême, spéculant sur l’avenir des ressources naturelles et l’exploitation possible des émotions comme matières premières alternatives. 

 

 


Julian Hetzel est un créateur de performances, musicien et artiste visuel. Il développe des œuvres à l’intersection du théâtre, de la musique et des médias qui ont une dimension politique et une approche documentaire. Il est directeur artistique du Studio Julian Hetzel, une organisation basée à Utrecht qui réalise et produit son travail artistique. Les créations de Hetzel sont produites à l’international. Son travail a été présenté dans plus de 20 pays à travers le monde. En 2017, Hetzel a reçu le VSCD-Mimeprijs pour The Automated Sniper (par Frascati producties et Ism & Heit). En 2019, All Inclusive (par CAMPO et Ism & heit) a fait partie de la sélection officielle du Nederlands Theaterfestival. SELF de Julian Hetzel était la contribution nationale des Pays-Bas à la Prague Quadrennial 2019. En août 2019, Hetzel a présenté trois œuvres à la Biennale de Venise del Teatro. Julian Hetzel est artiste associé au Kunstencentrum CAMPO Gent (BE). Depuis 2021, le Studio Julian Hetzel reçoit un financement structurel du Fonds Podiumkunsten (FPK) et de la ville d’Utrecht.

Ntando Cele est née en 1980 à Durban en Afrique du Sud et vit à Berne en Suisse. Elle a étudié le théâtre à Durban avant de poursuivre une formation pluri-artistique à l’école DasArts à Amsterdam. En collaboration avec Raphael Urweider, elle fonde Manaka Empowerment Prod. en 2014. Ses spectacles jouent des frontières entre le théâtre, l’installation vidéo, le concert et la performance. Avec un humour et des déclarations volontiers politiquement incorrectes, elle aborde le racisme caché dans la vie quotidienne. Elle combine musique, texte, vidéo pour disséquer joyeusement les préjugés et les stéréotypes et confronter les spectateur·rice·s à ses propres perceptions. En 2022, elle crée Go Go Othello, qui tourne en France en 2023. 
 

Conception Julian Hetzel and Ntando Cele
Direction Julian Hetzel
Performance Ntando Cele
Dramaturgie Miguel Angel Melgares
Conseiller artistique Sodja Lotker, Khanyisile Mbongwa
Musique & composition Frank Wienk
Lumières Nico de Rooij
Coordination technique Cesco van der Zwaag, Martijn van Nunen
Technicien.ne.s Bea Verbeek, Simon Kelaita, Wout Jansen
Solutions techniques Merijn Versnel, Guido Bevers
Production Marieke van den Bosch
Production Cape Town Lungile Mbongwa
Galeriste CapeTown Mpilo Ngcukana
Assistante de production Jana Riese
Assistante costumes Merel van Erpers Roijaards
Création des masques Carly Heathcote
Make-up artiste Julia Markow
Accessoiriste Saskia Hartog
Stagiaire Piet van Duijn Ferreira
Documentation vidéo Reynold Reynolds, Bongeka Ngcobo
Vidéaste Revé Terborg
Photographe Alexandra Masmanidi

Friche La Belle de Mai, Grand Plateau
Les 13 et 14 oct. : ven 20h30 - sam 20h
8/16 €
www.actoral.org
41 rue Jobin
Friche de la Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 04

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

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En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

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