Edène

Mise en lecture de la pièce d'Alice Zeniter (45'). Mise en lecture : Aurélien Baré

Inspiré par Martin Eden, le roman de Jack London, la pièce d’Alice Zeniter traite de la violence de classe, d’amours contrariées et d’un désir d’écriture freiné par l’origine sociale. Issu d’un milieu modeste, Edène est amoureuse de Rose, trop bourgeoise pour elle, et veut écrire un chef-d’œuvre tout en travaillant dans la blanchisserie d’un abattoir. Portée par cinq apprentis de troisième année de l’ERACM, la lecture en dissèque la langue pour donner à entendre cette écriture résolument théâtrale tout en donnant à voir ce qu’elle ne dit pas. ​

Alice Zeniter est née en 1986. Après des études de littérature et de théâtre entre l’École Normale Supérieure et la Sorbonne nouvelle, elle se consacre à l'écriture et à la mise en scène. Elle crée la compagnie l'Entente Cordiale en 2013 et commence à mettre en scène ses propres textes, avec deux spectacles pour enfants Un Ours, of cOurse, spectacle musical, et Hansel et Gretel le début de la faim. En 2015, elle crée Passer par-dessus bord avec la comédienne Fanny Sintès et le circassien Matthieu Gary pour le festival Lyncéus. En 2020, toujours avec la complicité de Matthieu Gary, elle crée un seule-en-scène autour de la question du récit, Je suis une fille sans histoire (texte publié à l'Arche en mars 21). Alice a travaillé par ailleurs comme dramaturge ou collaboratrice artistique auprès de plusieurs metteurs en scène : Brigitte Jaques-Wajeman, Thibault Perrenoud et la compagnie de cirque Porte 27. Fin 2013, elle commence une collaboration avec Julie Bérès sur Petit Eyolf de Henrik Ibsen qui se poursuivra sur Désobéir en 2017 puis sur La Tendresse en 2021. Pour les Rencontres Internationales de l’ARIA, elle écrit la pièce Quand viendra la vague, publiée à l’Arche en août 2019. Alice écrit des romans depuis une dizaine d'années. Après Deux moins un égal zéro, suivi de Jusque dans nos bras (Albin Michel, 2010), elle obtient le prix du Livre Inter pour son troisième roman, Sombre Dimanche, prix du livre Inter en 2013. Elle publie par la suite Juste avant l'Oubli (Flammarion), prix Renaudot des lycéens 2015 et l'Art de perdre (prix Goncourt des lycéens 2017). Son dernier roman, Comme un empire dans un empire, est paru chez Flammarion en août 2020.

Originaire du sud de la France, Aurélien Baré découvre très jeune le théâtre en classe à option théâtre au collège, et à I'École d'Art Dramatique de Fréjus dans la classe d'Anne Lévy. Après l'obtention de son Bac littéraire spécialité théâtre, il continue à se former à la Sorbonne Nouvelle Paris 3 et au Conservatoire du Ve arrondissement de Paris sous la direction de Stéphanie Farison. Aurélien entre en 2019 à l'École Régionale d'Acteurs de Cannes et Marseille au sein de l'Ensemble 29. Il rencontre différentes pédagogies, notamment celles de Laurent Brethome, Florence Minder, Catherine Baugué, Didier Gallas, Emma Gustafsson, ou encore Jean-Pierre Ryngaert du côté de la dramaturgie. Il sort de l'ERACM en 2022, après avoir mis en scène deux maquettes, à partir de textes de Heiner Müller puis de Copi. Il joue actuellement dans À la Carabine de Pauline Peyrade m.e.s par Marie Champion et dans Gundog de Simon Longman m.e.s par Athéna Amara. Après sa rencontre avec Robin Renucci, Aurélien devient son assistant à la mise en scène sur A la Paix ! de Serge Valetti d’après Aristophane, dans laquelle il jouera également, et qui est la première création marseillaise du nouveau directeur du Théâtre de La Criée.

 

Texte d'Alice Zeniter 
Mise en lecture par Aurélien Baré
Interprétation  Maël Chekaoui, Victor Franzini, Gaspard Juan, Marie Mangin, Julia Touam

TNM La Criée
Le samedi 7 octobre 2023 à 19h
3/6 €
www.actoral.org
30 quai de Rive Neuve
13007 Marseille
04 91 54 70 54

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

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En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

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