Chicaloyoh + Bed Dataries + La Race + Susu Laroche & Vilain.e

Musiques expérimentales et psychédéliques

CHICALOYOH
Rêverie expérimentale (Nantes)
Après des études de psychologie à l’Université de Californie à Los Angeles, elle obtient une maîtrise Chicaloyoh est le projet d’Alice Dourlen. Gardant la narration onirique de ses débuts, en 2011, Chicaloyoh a évolué, et se tourne vers des ambiances inspirées des voyages et des songes de l’artiste. Minimaliste en ce qu’il laisse un large espace à l’imagination, psychédélique en ce qu’il amène lentement l’auditeur vers des territoires inhabituels. La musique est ici le décor de délires autour de la chair, de la folie et de la perte de soi. Enregistrements de bruits de rue, objets métalliques, sonorités synthétiques, tels sont les outils utilisés pour vous projeter dans les rêves tordus de Chicaloyoh, dont les concerts s’approchent plus d’une performance inclusive, aux limites de la musique, de la littérature et du théâtre. Un doux malaise ou une saine folie.
https://chicaloyoh.bandcamp.com

BED DATARIES
Expérimentations soniques (Paris)
Bed Dataries est né de la nécessité de créer une voix traduisant une agitation personnelle toujours croissante et d’un désir d’engager les spectateurs dans une représentation sonore et visuelle du même acabit. Il s’agit là d’un projet d’expérimentations soniques incluant divers effets électroniques et des pratiques performatives étranges, ainsi que quelques «instruments» non conventionnels tels que des oeufs à la coque, des perceuses électriques ou des insectes, sur fond de projection vidéo ou Super 8.

LA RACE
Violence (Amiens)
Formé en 2009, le trio LA RACE s’est attaché toujours à un objectif : être simple, cru, violent.
http://moncul.org/bands/la-race/

TRAVERSÉE DES TERRITOIRES MYSTIQUES
Installation video et performance collaborative avec Susu Laroche & Vilain.e 
Le MUFF présentera cette année le travail de la réalisatrice Susu Laroche à travers une installation multiécrans et une performance collaborative impliquant tirage des arcanes du tarot de et par Susu et dispositif videolive de l’artiste messin*e Vilain.e. 
SUSU LAROCHE : Artiste pluridisciplinaire, Susu Laroche inscrit son travail dans le champ de l’image expérimentale et ésotérique. Elle est née et a grandi à Londres. Susu Laroche, d’origine franco-égyptienne, a choisi de troquer la froideur du numérique contre le charme de l’argentique. Une passion qu’elle tient de son père, qui collectionnait les appareils photos. C’est à la Central St Martins, l’école dont elle est diplômée, qu’elle s’est mise à produire des images. Elle en tire des séries oniriques et déviantes, profondément ancrées dans la mythologie batallienne, l’oeuvre anticipatrice de J.G Ballard et l’esthétique du réalisateur Rainer Werner Fassbinder. Sa pratique artistique s’établit dans la continuité de ses maîtres à penser, dans un rejet des conventions et un retour au merveilleux que Susu vient puiser dans le monde qui l’entoure. (The Fifth Sense)
VILAIN.E : Oscillant d’évocations liturgiques vers des formes plus brutes de la représentation de soi, le travail artistique de Violaine Higelin traverse les dogmes et les déterminismes socioculturels qui régissent nos corps en opérant des biais critiques. Fluidité, atmosphères, passages, traces et reliquats, sa démarche charrie les formes normatives pour opérer en elles une métamorphose créatrice, et surtout émancipatoire. Par un système d’analogies au monde occidental et aux aberrations qui le/nous composent, ses performances et vidéos affirment en de subtiles scènes la manière dont la marge imposée aux « non normatifs » est un terreau fondateur et puissant. C’est à partir de cette marge comme zone politique du discours identitaire que sa détermination prend corps, et active les leviers d’une auto-proclamation en actes et en perpétuel mouvement.

 

L'Embobineuse
Le vendredi 26 octobre 2018 à 21h30
8 € (+ adhésion : 2 €)
http://www.festivalmuff.com/
11 Boulevard Bouès
13003 Marseille
04 91 50 66 09

Article paru le mercredi 17 octobre 2018 dans Ventilo n° 416

MUFF – Marseille Underground Film & Music Festival

Hors circuits

 

Le MUFF, Marseille Underground Film and Music Festival, revient pour la troisième année au sein de quatre lieux incontournables de la cité phocéenne, afin de nous offrir une programmation cinématographique et musicale hors normes, dans tous les sens du terme. Un voyage aux confins de l’expérimentation artistique qui secoue enfin le ronron ambiant.

  Nous l’évoquons souvent dans ces colonnes, la création cinématographique, sous toutes ses formes, ne se limite nullement — loin s’en faut — aux seuls films sélectionnés par l’industrie dominante, dont les salles hexagonales se font seules l’écho : il existe de par le monde une immense production parallèle, riche, vivante, étrange et passionnante, où les langages cinématographiques continuent de (se) réinventer, qui ne trouvent pourtant comme voie de diffusion que les chemins des festivals ou autres lieux alternatifs. Qu’importe, ces films existent bel et bien, et c’est sans cesse un réel plaisir de découvrir ces œuvres qui ne finissent pas de jurer face à l’atonie générale. Les plus radicales d’entre elles se retrouvent chaque année, depuis trois éditions, au sein de la programmation du MUFF, le Marseille Underground Film and Music Festival qui, au Videodrome 2, à l’Embobineuse, à La Baleine et à Data, nous ouvriront les portes d’un mélange animé du bizarre, du poétique, du pornographique, du romantique, du laid ou de l’occulte de l’image en mouvement. Soit le travail de plus d’une vingtaine de cinéastes internationaux, scandé par de nombreux concerts ou performances, à l’instar d’Yves-Marie Mahé pour Le Rock expérimental des Instants Chavirés, la carte blanche à la London Community Video Archive ou l’érotisme expérimental de Barbara Hammer. Suivront pêle-mêle Terror Nullius de Soda_Jerk, fable politique vengeresse offrant une mythologie non écrite du nationalisme australien, en première française, un focus sur l’incroyable cinéaste soudanais Gadalla Gubara (avec Tajouj et Les Misérables), les détournements vidéos du Canadien Dominic Gagnon ou le pornographique Queen Bee Empire de Samuel Shanahoy. Sans omettre l’hypnotique Kuso de Steve Ellison, aka Flying Lotus, ou la sélection de courts-métrages concoctée par le MUFF. Au rayon musical et propositions performatives, citons l’artiste Susu Laroche, Chicaloyoh, la musicienne Meryll Ampe, Bed Dataries ou l’expérimentation sonique d’?Alos. Nul doute que le choc de ces rendez-vous transformera à jamais votre rapport au son et à l’image.  

Emmanuel Vigne

 

MUFF – Marseille Underground Film & Music Festival : du 24 au 28/10 à Marseille.

Rens. www.festivalmuff.com

Le programme complet du MUFF ici