Songs of Disconnection 

Création (première mondiale) : performance musicale par Needcompany (1h). Composition, livret, mise en scène : Maarten Seghers

Songs Of Disconnection est une performance musicale sur le sens de l’inintelligibilité, ou la relation paradoxale entre l’artiste qui cherche à partager et le public confronté à l’échec de leur communication. L’abstraction du livret et des chants que Maarten Seghers de Needcompany qualifie de « déflagration anarchique » installent sur scène les conditions de ce lien tragique sur lequel se fonde un être-ensemble d’emblée posé comme paradoxal et absurde. Tout pourrait être, rien pourtant n’est. Accompagné d’Aya Suzuki (percussions), de Simon Lenski (violoncelle), de George van Dam (violon) et de Michael Schmid (flûte), Seghers organise le glissement de la musique au son, puis du son à la matière, s’affranchissant peu à peu de la compréhension ou de l’interprétation de l’écriture musicale pour atteindre une physicalité toute en contrastes, produite au cœur d’une dialectique de rythmes et de tonalités. L’expérience teste ainsi les limites de l’engagement de l'artiste, qu’il s’agisse de la voix, de la musique ou de l’interprétation.
 

Maarten Seghers (Anvers, 1982) est performeur et compositeur. Son travail artistique s’inscrit dans la polyvalence de Needcompany. Il réalise des objets et des installations, crée ses propres productions, joue dans les œuvres de Jan Lauwers et Grace Ellen Barkey et laisse une trace substantielle dans l’univers de Needcompany avec ses chansons, ses sons et ses compositions. La pratique artistique de Maarten Seghers naît du désir d’échapper à toute forme de définition, de réfuter et de contredire toute forme de stigmatisation. Il comprend l’art d’accueillir la confusion et d’embrasser le chaos. Il expose ainsi la pratique de l’art à travers une absurdité apparente dans sa performance solo WHAT DO YOU MEAN WHAT DO YOU MEAN AND OTHER PLEASANTRIES (2014). Elle lui vaut une nomination au Prix Jardin d’Europe 2015 du chorégraphe à Vienne. Entièrement dans le style de Needcompany, Seghers implique aussi régulièrement d’autres artistes dans son univers

 

Composition, livret, mise en scène Maarten Seghers
De et avec Simon Lenski, Aya Suzuki, George van Dam et Michael Schmid
Son Pierrick Drochmans
Directrice de production Marjolein Demey

Le Module / Friche La Belle de Mai
Les 13 et 14 oct. : ven 19h - sam 18h30
8/16 €
www.actoral.org
41 rue Jobin
13003 Marseille
04 96 20 60 16

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

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En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

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