Julie Azoulay • chant
Jérémie Schacre • guitare
Thomas Bourgeois • percussions
Julie Azoulay a publié en 2021, « L’Ivre », un « Oratorio pour le vivant » dans lequel Olivier Le Borgne, programmateur à Radio France, a vu « une proposition crossover où se croisent généreusement différentes traditions et différentes époques ». La mélopée de Julie Azoulay touchant les répertoires de musiques anciennes du bassin méditerranéen, les chants du Moyen-Age (troubadours et trouvères), les musiques du monde. C’est dans le même esprit, que la chanteuse - compositrice propose cette suite. Après l’Iran, l’Inde et Israël, c’est le Japon et la Chine qu’elle met à l’honneur. Un Japon avec lequel elle renoue puisque son mémoire de master de Lettres avait pour objet les haïkus. Soit des textes issus du taoïsme ou du bouddhisme dans lesquels se déclinent l’ivresse et l’illumination. « Nu » ou quand l’intensité du réél côtoie l’usage du vide. Une création dans laquelle son goût pour la nature et les étendues sauvages hors de la civilisation moderne, s’affirme à nouveau. Avec le défi de rapprocher des cultures si lointaines via la langue française qui demeure au cœur de sa musicalité.
Elle est diplômée d’un master de Lettres modernes à Paris où elle choisit d’étudier la poésie japonaise des haïku ; elle est guide conférencière pour l’exposition Le Jardin planétaire, conçue par le paysagiste et écrivain Gilles Clément ; elle rédige un court essai sur le paysage dans la peinture de la Renaissance ;
Elle réalise des études de photographie à l’Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles durant lesquelles elle rencontre des habitants de la steppe en Mongolie, et accompagne par ailleurs pour un reportage, des séances de préparation haptonomique à l’accouchement. Elle aura fait plusieurs voyages en Asie et rencontré différentes cultures musicales en Méditerranée, notamment les danses traditionnelles du sud de l’Italie.
Suite à un diplôme en art-thérapie où elle expérimente la voix comme outil thérapeutique, à une formation sur l’anatomie de la voix auprès de Blandine Calais-Germain, et suite à une formation déterminante avec Jean-Yves Pénafiel autour de l’improvisation vocale en langue imaginaire, elle crée un lieu dédié à la transmission des pratiques vocales. Elle rédige un essai sur le lien à la nature et l’impact des modes de vies modernes à travers la pratique de la voix (La voix des sources, Essai sur le chant improvisé en langue imaginaire, du sauvage à l’intime).
Après une dizaine d’années consacrées à la pédagogie de la voix, elle intègre différentes formations de musiques anciennes : polyphonies sacrées du Moyen- Age, de la Renaissance et chants byzantins avec l’ensemble Irini, chants mystiques de Hildegarde de Bingen en duo avec Lisa Magrini, et polyphonies de la Renaissance avec l’ensemble Vox Vagans. Aussi, elle mène un trio entre chanson et musiques du monde pour lequel elle compose sur des poèmes sacrés anciens, donnant naissance à trois volets de création, Les chants sacrés du corps amoureux, que finalement le projet L’Ivre synthétisera autour de l’abondance de la nature et de la « réceptivité radieuse » (Robert Musil) que nous en avons.
Médaillé d’or de guitare classique et de musique de chambre du Conservatoire d’Aix-en-Provence, Jérémie Schacre se passionne depuis toujours pour les musiques improvisées. Empreint du jeu de Django Reinhardt et de sa formation flamenca sous la direction du maître Juan Carmona, il crée avec son ami violoniste Jean-Christophe Gairard le groupe Clair de Lune trio qui se spécialisera dans les musiques des Balkans, notamment de Roumanie. De découvertes musicales en initiations traditionnelles, il se perfectionne en autodidacte dans les musiques du monde - le fado et le rebetiko (avec le projet de la chanteuse grecque Kalliroi Raouzeou) ; les chants rroms et bulgares (avec l’ensemble Nova Zora) ; la musique russe (avec le groupe Tchatchoski) ; le flamenco et les chants gitans (avec la chanteuse gitane Negrita, et le groupe Chico & les Gypsies). C’est aussi vers le jazz qu’il se porte, se captivant pour les expérimentations sonores et mettant son jeu de musicien classique au service d’un univers nouveau qu’il prend plaisir à explorer (notamment lors de créations autour du guitariste américain Bill Frisell - initié par le batteur Ahmad Compaoré ; ou avec la chanteuse Eyma, dont il accompagne le projet NOLA Sketches qui esquisse un croquis de la Nouvelle-Orléans). Le jazz manouche ne le quitte jamais, et fort des scènes qu’il partage avec des musiciens de renom (Didier Lockwood, Tchavolo Schmitt, Tcha Limberger), il intègre de nombreux projets en tant que soliste (Masterki, Swinguys) et développe sa créativité dans des groupes de compositions originales (Tzwing). Il poursuit enfin son parcours de musicien classique, alliant ses atouts créatifs aux accents de musique du monde à son jeu virtuose au sein d’ensembles s’adonnant à la recherche autour du patrimoine et des textes sacrés - notamment avec le projet L’Ivre porté par la chanteuse Julie Azoulay. La curiosité l’emmenant toujours vers d’autres horizons, c’est en illustrateur qu’il se présente dans des œuvres mises en scène - le conte musical Kalo et Sheinka d’Hervé Le Jacq & Sofyan Ruel ou encore la collaboration avec la danseuse et chorégraphe Sophie Tabakov.
Bercé par le jazz et les musiques du monde, Thomas Bourgeois commence à étudier la batterie dès son plus jeune âge. Après plusieurs années de pratique au sein de divers conservatoires en section jazz : Aix, Perpignan et Marseille où il obtient le 1er prix à l’unanimité avec félicitations et le prix Sacem, il acquiert une solide connaissance rythmique. Sa passion pour les musiques ethniques le pousse alors à élargir sa pratique instrumentale à différentes percussions traditionnelles. Sa rencontre avec la famille Chemirani, maîtres du zarb (percussion iranienne) en Europe, sera déterminante. Thomas Bourgeois se consacre dès lors à la pratique du zarb. En parallèle, il approfondit sa connaissance des percussions du Moyen-Orient (daf, bendir, req) également auprès des fils Chemirani et avec Zia Mirabdolbaghiau au Conservatoire Régional de Nice. Son « statut » de batteur-percussionniste lui permet d’intégrer des formations musicales éclectiques, du jazz oriental à la musique grecque en passant par des chants judéo-occitans et la musique médiévale.