Post-pop / Pop rock&roll / Powerpop. Dans le cadre de la sortie de la compilation Nuits Blanches (Lollipop / L'Autre Distribution)
Soirée à l’occasion de la sortie de la compilation Nuits Blanches (Lollipop / L’Autre Distribution) : un instantané de la scène française, pas exhaustif bien sûr mais un beau polaroïd ! Des groupes qui se croisent, jouent ensemble, s’enregistrent les uns les autres. Une majorité de titres inédits, des versions rares, quelques uns déjà parus mais pas assez mis en avant, de la qualité.
Une belle tranche rock & roll power pop garage made in France, trois représentants locaux présents sur la compilation :
PARADE (Marseille – Post Pop) :
Parade c’est une post pop épique, un chant survolté, des mélodies qui évoquent aussi bien Joy Division que The Strokes, le coup de cœur de l’underground marseillais. Guitares vrillantes, batterie claquante d’un ex Quetzal Snakes. Découvrez en live leur nouvel E.P, la voix sépulcrale du chanteur imprégnée des fantômes de Ian Curtis et de Elliot Smith, apportant profondeur et rage à ces morceaux taillés pour la scène. Entre new wave, post punk et pop classieuse.
Pleasures de retour en concert avec une nouvelle section rythmique ! Quelques titres du 1er album, mais surtout de nombreux nouveaux morceaux du prochain en préparation !
Le quatuor phocéen poursuit sa progression dans l’héxagone ! On l’oublie souvent, mais le sud de la France a, depuis des décennies, été le vivier d’une flopée de groupes tous plus dingues les uns que les autres : Jerry Spider Gang, Hatepinks, Neurotic Swingers et dernièrement Pleasures ! Ce premier album permet de mieux cerner le propos qui privilégie une pop nerveuse et tendue influencée par le Swinging London mais qui offre aussi de longues parenthèses planantes
FLAThead (Marseille, Powerpop)
5 activistes du rock underground Marseillais réunis dans un seul et même groupe.
Mené par Téo Tomy Tannières de Tomy & The Cougars, accompagné de David Hofmann (Calvitie, Seppuku, Hofmann Family Blues Experience), Rudy « Rock » Romeur (The Aggravation, Sunsick, La Flingue), Théo Kael Serre (Pogy & Les Kéfars) et Mathieu Aimon (Film Noir).
Formé en janvier 2020, le groupe présentera son 1er EP, « The End of my World », sorti uniquement en K7 et CD, autoproduit avec l’aide de l’Association La Poissonnerie et Ganache Records.
Le 6mic Le jeudi 22 septembre 2022 à 20h30 0/6 € https://6mic-aix.fr/
160 rue Pascal Duverger 13090 Aix-en-Provence 07 50 59 36 14
Article paru le mercredi 14 septembre 2022 dans Ventilo n° 468
L’entretien | Guillaume Giraud (le 6Mic)
Troisième mais première rentrée dans des conditions sereines pour le 6Mic, où projections et logiques de programmation dépassent enfin le stade du fantasme. Dans ce sens, le rocher aixois semble gonflé d’une énergie nouvelle, et de désirs d’identification clairs. Scène locale, rock indé, têtes d’affiche et prouesses technologiques… Nous avons fait le point sur les nouvelles Vibrations de l’équipe avec Guillaume Giraud, directeur de la communication.
Quel bilan tirez-vous de la saison passée, qui a de nouveau subi des restrictions pénalisantes pour le milieu culturel ?
L’an dernier a de nouveau été une année de désillusion. On en garde un bilan amer : la grosse interruption qui a eu lieu de décembre à février a fait beaucoup de mal ! À la fois au niveau de notre organisation car beaucoup d’annulations et de reports, et de manière assez générale par rapport à la dynamique qu’on aurait souhaité réenclencher assez rapidement au niveau de la fréquentation et des publics : il faut l’avouer, même sur cette deuxième partie de saison (de mars à juin), même si les têtes d’affiche ont bien résisté, ça nous a vraiment ralentis dans notre projet de développer un public sur des esthétiques de niche ou sur des propositions qui nous étaient chères, telles que la scène locale ou l’électro, esthétiques où nous n’étions pas repérés mais où justement nous souhaitions être identifiés. La deuxième partie d’année a donc été rendue heureuse par quelques vraies belles dates et quelques bonnes surprises, comme le cycle rap absolument fantastique avec coup sur coup Disiz, Ichon, Jazzy Bazz et Hatik. Ça a été un vrai bol d’air au niveau de la fréquentation d’avoir quelques dates comme ça !
À propos de scène locale, vous aviez déjà l’an dernier des soirées La Locale plutôt branchées rock. Est-ce que c’est quelque chose que vous désirez poursuivre ?
C’est vrai qu’au départ, on avait un vivier important de groupes plutôt rock et psyché qui se manifestaient, reflet de la scène émergente locale. Les Locales étaient donc plutôt marquées de cette esthétique. À ce niveau-là, on cherche à se diversifier un petit peu : on va donc faire appel à des opérateurs extérieurs. Au printemps dernier, nous avions déjà organisé un « before » du festival Guinguette Sonore, en laissant carte blanche à l’organisation. De la même manière, on fait appel le 22 septembre au disquaire marseillais Lollipop Music et à son label en faisant une soirée autour de la compilation indé Nuits Blanches qu’ils viennent de sortir. On recevra aussi l’association Rising Dead Boys en octobre, implantée à la Fare-les-Oliviers à côté d’Aix, qui organise le festival RDB Fest à la fin du mois. Au mois de novembre, ce sera une locale un peu plus jazz avec le Cool Train Studio, en format un peu « cabaret », dans le hall.
Vous souhaitez également développer les expériences « immersives », qu’entendez-vous par là ?
Dans notre feuille de route au lancement du 6Mic, on avait déjà très envie de développer nos activités autour des innovations technologiques. On voulait être à la pointe sur l’acoustique, et défendre ce qui pourrait devenir le modèle de sonorisation dans dix ou vingt ans, plutôt que d’attendre que les choses se démocratisent. L’année dernière, on avait fait une soirée immersive 360° au mois de novembre, avec une installation sur écran avec un son partiellement spatialisé. C’était la première phase de notre projet puisque les enceintes n’étaient pas encore en 360. On souhaite proposer au moins une fois par an une présentation de l’évolution de ce projet pour que le grand public puisse tester ce qui sera l’expérience de demain ; cette année, ce sera à nouveau en novembre. On a également la chance de travailler depuis la naissance de la salle avec l’entreprise L-Acoustics qui sonorise beaucoup de salles de concerts et de festivals en France ; ils font partie des leaders mondiaux de diffusion sonore. Jusqu’à maintenant, il fallait être directeur technique ou affilié pour avoir accès à ce genre de démonstration. Pour la première fois, en lien avec l’entreprise de formation technique Ubitech, nous organisons le premier showcase hors Paris de L-Acoustics, dans notre salle club, à l’occasion du lancement de saison (le 10 septembre dernier, ndlr). Cette technologie, L-Isa est une technologie immersive avec des enceintes disposées à 360 dans la salle, avec tout un système de diffusion qui permet de traiter le son de manière différenciée. Pour vulgariser, ce serait un peu l’équivalent du « Dolby Surround » au cinéma, mais appliqué à la musique. Hier, j’écoutais les balances, et le dos tourné, on peut savoir si la chanteuse est en fond de scène, ou plutôt à droite ou à gauche, grâce à l’impression du son différencié. On est contents de participer à cette brique technologique qui a de l’avenir !
Le 6Mic semble être porté par une nouvelle énergie, avec plein de nouvelles propositions pour la saison à venir !
Oui ! La grosse nouveauté, qui met le sourire aux lèvres de toute l’équipe, c’est le lancement de notre carte Vibrations : c’est un système d’abonnement classique, nous n’avons rien inventé, mais c’est la marque pour nous d’une installation dans le paysage, avec un public qui vient et qui revient, surtout. Ce n’est donc pas le volet purement marketing qui nous intéresse, mais plus le marqueur d’un public fidèle. On avait eu quelques demandes l’an passé, et on l’avait imaginé, mais on l’a longtemps repoussé à cause du Covid. À la rentrée, on s’est enfin dit que c’était le bon moment ; acheter un abonnement, c’est se projeter dans une salle et dans une programmation. L’autre volet qu’on a voulu mettre dans cette carte, c’était de refléter toute la direction artistique de notre projet, par exemple, au-delà des réductions, les abonnés seront invités sur les soirées scène locale, qu’on défend, et parce qu’on veut que les groupes soient vus par la « famille » du 6Mic, sensible aux musiques actuelles. C’est du concret !
Au niveau de la programmation, entre reports et têtes d’affiche, le premier trimestre compte Franz Ferdinand, Popa Chubby, Ibrahim Maalouf ou encore les Svinkels. Peux-tu nous parler des têtes d’affiche et de vos coups de cœur ?
Franz Ferdinand avait été programmé en février dernier, on l’avait déjà anticipé et attendu avec impatience, on sait donc que ça va être un moment fort, le concert est quasi complet et on est ravis de les recevoir. Sur les Svinkels, on a déjà subi deux reports ! Au niveau des coups de cœur, on a aussi envie de défendre des choses nouvelles. Premièrement, c’est l’ouverture de notre club indé, avec une première date en décembre. Un rendez-vous réservé au rock indé, avec l’accueil de Th Da Freak et d’Avee Mana en première partie, pour le local. On tient aussi à s’inscrire dans le paysage musical national, et on refait en décembre une date d’anniversaire du label Born Bad Records, comme l’an passé, avec Zombie Zombie et Cyril Cyril, pour prolonger le plaisir.
Propos recueillis par Lucie Ponthieux Bertram
Le 6Mic : 160 Rue Pascal Duverger, Aix-en-Provence.