Conrad Shawcross - Escalations

Sculptures et volumes

Situés dans 3 espaces différents au travers du domaine, les travaux présentés explorent la relation qu’entretient l’artiste depuis longtemps avec la géométrie, la philosophie, les physiques, métaphysiques. Unies par leur esthétique, les oeuvres abstraites apparaissent proches des modèles scientifiques, de l’approche plus poussée des questions de Shawcross pour le temps, l’ordre, l’entropie, et un certain désordre. Pour lui, une esthétique du conçu, du scientifique et du rationnel sert de dispositif pour masquer des thèmes plus poétiques, philosophiques et métaphysiques.

En réponse aux anciens chais de vinification conçus par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte, Shawcross présentera une série de travaux à grande échelles présentant ses expériences en cours avec le tétraèdre et géométries idéalisées. 

Le titre de la série, Paradigm, découle de la notion de changement de paradigme, identifié par le physicien et philosophe américain Thomas Kuhn – un effort d’imagination qui fait avancer l’enquête scientifique et effondre les notions préexistantes de ce qui est vrai.

Contrairement à d’autres formes tells que le cube, un tétraèdre ne peut pas s’asssembler, il ne peut donc pas remplir un espace. Grandissant et se tordant dans une variété de séquences qui semblent défier la logique, chacune des sculptures Paradigm a un rendu fini différent - des itérations solides, structurelles ou chanfreinnées, des modèles d’intérference dans les perforations de Paradigm Optic (2019). 

Distinctes à leur façon, les Fractures répondent aux mêmes paramètres géométriques et contraintes que les Paradigmes mais elles sont bien plus éphémères, semblant disparaître à mesure qu’elles montent et explosent. 

Elles sont composées d’une tige centrale qui supporte une série de branches, chacune affichant un ensemble de fragments, faisant écho à la surface solide de Paradigm. 

Shawcross a statué « qu’il est possible de les voir comme une sorte de modèle complexe mathématique ou scientifique ; cependant ils contiennent un élément temporel qui semble véhiculer la croissance, l’entropie, l’effondrement ou simplement le passage du temps. Ils capturent peut être un moment après une explosion mais avant qu’ils s’effondrent. » 

En opposition à ces travaux verticaux, Shawcross a installé 2 pièces mécaniques. Nichées dans le toit des anciens chais de vinification, on peut voir Slow Fold Inside a Corner (2020). Cette large sculpture cinétique de 3 mètres, est composée d’une série de panneau en miroir qui se replient sur eux-mêmes, apparant comme un mirroir de sécurité brisé, mais créant aussi une vue changeante et déstabilisante de l’espace et des oeuvres. Alors que l’oeuvre se replie sur elle-même, elle invite à l’interrogation, forçant le visiteur à se questionner sur leur relation à l’espace lorsqu’ils regardent leur réflexion lentement fragmentée dans la surface changeante.

Pattern of absence (2020) poursuit les interrogations de Shawcross sur les motifs d’interférence et leurs effets sur notre perception. Le travail suspendu est à 4 mètres de haut et comprend 2 disques perforés qui tournent lentement à contresens sur la base dun algorythme matéhmatique complexe. L’effet d’ensemble permet à la lumière clairsemée de se déplacer à travers les surfaces. 

Travaillant un peu sur le modèle du vitrail, Shawcross a aussi utilisé de la couleur pour la première fois dans son travail, ce qui ajoute une profondeur, une complexité entre les différentes couches. 

La dernière œuvre mécanique, présentée dans la Galerie Bastide, Light Perpetual I (2004), est un des premiers travaux mécaniques de Shawcross, elle est un précurseur pour les nombreux travaux à venir de l’artiste, plus particulièrement ses recherches sur les harmonies visuelles et les complexes scientifiques. Composée d’un seul bras articulé avec un bulbe lumineux à la fin, l’installation tourne à la vitesse de 200rpm, traçant le chemin vers un rapport harmonique particulier. L’intensité de ce mouvement fait brûler la lumière dans la rétine, révélant fugitivement sa géométrie au visiteur. Le travail peut être vu comme un diagramme de la théorie des cordes, l’anneau de lumière décrivant le concept selon lequel la matière est constituée de boucles d’énergie continues, plutôt que de particules. 

Dans la nature, Shawcross a créé une nouvelle oeuvre permanente, monumentale pour Château la Coste, l’ouverture est prévue au printemps 2020. Schism (2020) est une recherche entre le géocentrisme et les propriétés philosophiques du tétraèdre. Elle consiste à regrouper 20 tétraèdres afin de former un polygone presque parfait, mesurant 6 mètres de haut. La sculpture se rapproche de la forme d’un icosaèdre, d’un polyèdre à 20 faces et de son grand frère le tétraèdre, sauf que celle-ci ne bouge pas. Alors que certains côtés se regroupent parfaitement, la forme est recouverte d’un gouffre profond et d’une série de craqures. 

L’ordre rationnel de la forme géométrique est violemment contrasté par un sentiment de défaillance qui rompt. Réalisé à cette taille, cette rupture, ou « schisme » permet au visiteur d’entrer dans la forme au travers des profondes craquelures de sa surface. 

Conrad Shawcross est né à Londres en 1977. Il a étudié à Ruskin, université d’Oxford, il a obtenu un Bachelor en Arts et Beaux Arts en 1999, et il obtient ensuite un Master de Beaux Arts en 2001 à Slace at UCL. 

Il a exposé dans le monde entier : Palais de Tokyo à Paris, Musée d’art Mori de Tokyo, Musée de Tasmanie, Wadsworth Atheneum dans le Connecticut, USA, la National Gallery à Londres et ARTMIA à Pekin. Shawcross a aussi réalisé de nombreuses commissions publiques : Paradigm devant le Francis Crick UCL à Londres, Exploded Paradigm de 18 mètres de haut à l’intérieur de l’atrium du centre de technologie Comcast à Philadelphie et plus récemment Bicameral à Chelsea Barracks à Londres. 

Château La Coste
Tlj, 12h-17h
12/15 €
www.chateau-la-coste.com
2750 route de la Cride
13610 Le Puy-Sainte-Réparade
04 42 61 92 92