Fanny Lallart - Paroles d'un monde en feu

Lecture par l'autrice d'un travail en cours sur la sécheresse dans le sud et notre rapport à l'eau (25')

Fanny Lal­lart mène une re­cherche sur « la sé­che­resse dans le sud, notre rap­port à l’eau, une res­source à la fois om­ni­pré­sente et ab­sente à Mar­seille. La ges­tion de l’eau en tant que bien com­mun est au centre des dé­bats de­puis les mo­bi­li­sa­tions de Sainte-So­line contre les méga-bas­sines et la ré­pres­sion qui en a dé­coulé. » Ce tra­vail d’écriture abou­tira à une per­for­mance en 2024. 

 

Fanny Lal­lart vit et tra­vaille à Mar­seille. Elle est ar­tiste, au­trice et édi­trice. Son tra­vail s’ar­ti­cule au­tour du par­tage de la pa­role à tra­vers une pers­pec­tive fé­mi­niste. Ré­flé­chir en groupe, ren­con­trer les ac­teur·­ri­ce·s d’al­ter­na­tives aux sys­tèmes, do­mi­nants, apprendre col­lec­ti­ve­ment, consti­tue l’es­sen­tiel de sa pra­tique. Comme beau­coup d’artistes, son éco­no­mie est fra­gile, op­por­tu­niste et fluc­tuante : elle ad­di­tionne des subven­tions oc­ca­sion­nelles, des jobs ali­men­taires et les étrennes de sa grand-mère.
Elle écrit en 2019 un re­cueil in­ti­tulé 11 textes sur le tra­vail gra­tuit, l’art et l’amour sur les en­jeux éco­no­miques de son tra­vail. Elle mène en­suite une ré­si­dence de re­cherche au CAC Bré­ti­gny, ap­pe­lée The poe­try in­side of me is warm like a gunsur des ques­tions de jus­tice et de ré­pa­ra­tion. Début 2023, elle fait une ré­si­dence de re­cherche à Tri­angle-Asté­rides. Pro­fon­dé­ment mar­quée par les sé­che­resses des étés pré­cé­dents dans le sud de la France, elle com­mence un tra­vail d’écri­ture sur le dé­rè­gle­ment cli­ma­tique et les af­fects d’an­xiété qui en dé­coulent. Elle par­ti­cipe aux édi­tions Burn-Août, un or­gane de dif­fu­sion de ré­cits qui lui tiennent à cœur. À ce jour, ras­sem­bler des per­sonnes qu’elle aime au­tour d’une table, d’un lit ou d’une im­pri­mante est ce qui lui semble le plus sensé à faire.

IMMS - Institut Méditerranéen des Métiers du Spectacle
Le mercredi 7 février 2024 à 19h
Gratuit sur réservation : contact@trianglefrance.org
https://festival14.plateformeparallele.com/
Friche La Belle de Mai - 41 rue Jobin
13003 Marseille
04 95 04 95 78

Article paru le mercredi 17 janvier 2024 dans Ventilo n° 493

Festival Parallèle #14

Mémoires vives

 

Mêlant danse, théâtre, performances, arts visuels, cinéma et musique, Parallèle se déploie dans seize lieux culturels de Marseille et d’Aix-en-Provence et ouvre la saison des festivals avec Énergies.

    Thème de cette quatorzième édition, Énergies semble faire écho à notre capacité à agir, à transformer… à mobiliser nos bonnes énergies au creux de l’hiver (ou de la vague !). Parallèle est "plus qu'un festival", en accordant notamment une place de choix aux pratiques artistiques émergentes à l’échelle internationale et à l’expérimentation de formes et de langages multiples. La programmation compte cette année deux créations et trois étapes de créations de jeunes artistes. Outre la thémathique Énergies,  la question des mémoires intimes et collectives traversera une grande partie de la programmation de cette nouvelle édition. Dans Kid #1 par exemple, premier volet d’un cycle sur la mémoire enfantine de Joachim Maudet, autour de la place et du lien du corps et de la voix dans notre individualité (le 27/01 à Klap, Maison pour la Danse). Le spectacle de danse L’Œil nu de Maud Blandel évoque quant à lui le lien entre corps humain et corps céleste, et la place de l’imaginaire quand la mémoire s’altère (les 3 et 4/02 au Ballet National de Marseille). Dans sa performance-cérémonie A Capella, Dorothée Munyaneza interprète des chants rwandais, entre autres, et se fait ainsi l’écho des voix que l’on entend trop peu, celle des opprimé·e·s (les 3 et 4/02 au [mac]). À travers Indestructible, Manon Worms et Hakim Bah reviennent sur l’histoire des travailleur·se·s immigré·e·s à la fin des années 1960 (le 8/02 au Mucem). Les auteur·ice·s participeront ensuite à une rencontre autour des notions de geste ouvrier et de culture populaire à l’issue du spectacle et de la projection du documentaire franco-roumain L’Ordre des choses, où seront également présent·e·s les réalisateur·ice·s, Ramona Bădescu et Jeff Silva. Les lieux comme gardiens de nos mémoires seront abordés avec une lecture d’extraits du roman Aulus de et par Zoé Cosson, ainsi qu’une projection du documentaire Portraits fantômes, dans lequel Kleber Mendonça Filho exhume archives et souvenirs sur les salles de cinéma de la ville de Recife abandonnées ou transformés (le 28/01 à la Baleine). Au-delà des récits et des corps dans leur diversité, l’idée de mémoires passe aussi par les traditions, les folklores et gestuelles. On retrouve la question des rites au sein de communauté dans le spectacle de danse Rive de Dalila Belaza (le 2/02 au ZEF). Le festival se clôturera au SoMa (le 10/02) avec un plateau d’artistes de la scène marseillaise, de performance et Dj sets, dont le final sera confié à DouceSœur, comme une invitation à twerker et zouker ensemble. Et ainsi, à l’image du festival, et comme le déclare Lou Colombani, directrice de Parallèle, dans son édito, « nous nous tiendrons chaud, d’une énergie positive et choisie ».  

LD

 

Festival Parallèle : du 25/01 au 10/02 à Marseille et Aix-en-Provence.

Rens. : festival14.plateformeparallele.com

Toute la programmation du Festival Parallèle ici