Journal des Laboratoires / Mosaïque des Lexiques 

Rencontre avec les artistes Antoinette Ohannessian, Pascal Poyet et Julie Réal, en présence des créateurs de la revue vivante mensuelle Mosaïque des Lexiques, François Hiffler, Pascale Murtin et Margot Videcoq

Le Journal des Laboratoires / Mosaïque des Lexiques assemble et recombine des contributions de participants et participantes à la Mosaïque des Lexiques, revue vivante mensuelle proposée par François Hiffler, Pascale Murin et Margot Videcoq aux Laboratoires d'Aubervilliers depuis 2019.

En présence d'Antoinette Ohannessian, Pascal Poyet et Julie Réal. Avec la participation de François Hiffler, Pascale Murtin et Margot Videcoq.


Poète traducteur, éditeur, Pascal Poyet a récemment publié J’ai dormi dans votre réputation : traduire mais les Sonnets de Shakespeare (Héros-Limite / Éric Pesty). Il est aussi notamment l’auteur de Regardez, je peux faire aller Wittgenstein exactement où je veux(TH.TY., collection Intraduction), Un futur (L’Ours Blanc, Héros-Limite), Draguer l’évidence et Linéature(Éric Pesty), Un sens facétieux(Cipm). Il a traduit de nombreux poètes et artistes de langue anglaise, dont David Antin, Lisa Robertson, Rosmarie Waldrop, David Shrigley, Juliana Spahr, Rachel Levitsky, Etel Adnan. Il a créé en 1998 les éditions contrat maint avec l’artiste Françoise Goria. Depuis 2019, il dirige Le Journal des Laboratoires / Mosaïque des Lexiques, revue des Laboratoires d’Aubervilliers.

Julie Réal vit et travaille à Toulon. Artiste et ergonome, ses deux activités s’irriguent mutuellement. Elle tend à fabriquer un corpus hétérogène à partir d’archives auto (/) biographiques et du rapport au travail. Elle distingue des éléments de langage qu’elle réagence, des images qu’elle déconstruit, des fragments qu’elle déplace en intervenant sur leur mise en récit, des dessins et des aquarelles produites à partir d’emprunts... Elle a participé à l’Expérience du Récit 3, coordonné par Yannick Liron, et au Journal des Laboratoires / Mosaïque des Lexiques, suite à l’enquête de François Hiffler. Antoinette Ohannessian : « J’ai tardivement appris la langue française. Aujourd’hui c’est la seule que je parle ». Antoinette Ohannessian a notamment publié : Catalogue : la couverture, les détails, les moutons d’Arménie, de l’arménien, les extraterrestres, des notices, la préface, une biographie, un curriculum vitæ, une cascade, des images, quoi, un an, le 20 heures/du rugby, des vidéogrammes, des archives, rébellion 5’53’’, des minutes, ©, ArtMedia, 2015 ; et Un an, Aux forges de Vulcain, 2012.


Déjà sexagénaires, Antoinette Ohannessianet François Hiffler apprennent encore à dire bonjour, au revoir, de rien, merci. Pascale Murtin : « Le 7 novembre 2007 je tombe sur la tête : hémiplégie droite, trouble du langage. Réapprenant à lire et à écrire je compose plus de 700 poèmes que j’ai fini par chanter en m’accompagnant, débutante, d'une guitare puis d’un ukulélé. 16 ans plus tard le stock est colossal mais je n’ai pas fait de progrès avec les cordes. » Pascale Murtin a publié une sélection de ces poèmes dans Ô DÉSOLÉE MIO, Les petits matins, coll. Les grands soirs, 2019.

Margot Videcoq : « J’ai mis ma connaissance de l’art chorégraphique et du spectacle vivant au profit de l’accompagnement de projets d’artistes et de l’invention de cadres de présentation, dans un théâtre, un paysage, un musée, un lieu patrimonial. »

cipM - Centre international de Poésie Marseille
Le samedi 14 octobre 2023 à 16h
Entrée libre
www.actoral.org
2 rue de la Charité
Centre de la Vieille Charité
13002 Marseille
04 91 91 26 45

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

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En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

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