Ville stationnaire ou Ville émiettée ?

Soirée de clôture de la semaine de rencontres Terres Communes organisée en écho à l’exposition Taking the country’s side : visite de l'exposition avec son commissaire Sébastien Marot, interventions de Philippe Bihouix (ingénieur, co-auteur avec les architectes Sophie Jeantet et Clémence de Selva de La Ville Stationnaire : comment mettre fin à l’étalement urbain ?) et Éric Charmes (sociologue,  auteur de La Ville émiettée), puis apéro suivi d’une discussion avec le public, animée par Daniel Nahon et organisée par Opéra Mund

En interrogeant l’histoire des rapports entre architecture et agriculture, l’exposition “Prendre la clef des champs” soulève la question des évolutions possibles des villes, des périphéries et des campagnes face aux graves préoccupations environnementales, énergétiques et matérielles qui sont désormais les nôtres (ainsi qu’à leurs dimensions et conséquences sociales). Comment nos territoires sont-ils exposés, adaptés ou préparés aux évolutions ou aux bouleversements que pourraient entraîner ces défis ? 

Deux auteurs qui, chacun à leur façon ont proposé des points-de-vue sur l’économie des territoires contemporains et sur les moyens de les rendre compatibles avec les limites planétaires viendront débattre sur le sujet : 
• Le sociologue Éric Charmes, analyste de l’évolution des périphéries métropolitaine, auteur de La Ville émiettée (2011) et de La Revanche des villages (2019);
• L’ingénieur Philippe Bihouix qui, avocat des Low Tech, a récemment publié, avec les architectes Sophie Jeantet et Clémence de Selva, La Ville Stationnaire : comment mettre fin à l’étalement urbain ? (2022) qui plaide pour la “zéro artificialisation brute”.

Au programme :

17h30 Visite de l’exposition avec son commissaire Sebastien Marot, en compagnie de Philippe Bihouix et Éric Charmes

19h00 | Interventions de Philippe Bihouix et Éric Charmes au restaurant Les Grandes Tables.

20h30 | Apéro suivi d’une discussion avec le public, animée par Daniel Nahon et organisée par Opéra Mundi.

 

Terres Communes
Du 11 au 30 avril, une vaste discussion avec des urbanistes, géographes, agronomes, auteurices, philosophes, sociologues, enseignant·es, architectes et historien·nes s’engage à la Friche la Belle de Mai et alentours sur l’avenir de nos territoires métropolitains. Cette semaine de rencontres est organisée en écho à l’exposition Taking the country’s side, présentée actuellement en nos murs.

Les Grandes Tables de la Friche / Friche La Belle de Mai
Le mercredi 10 mai 2023 à 17h30
Entrée libre
http://www.lesgrandestables.com
41 rue Jobin
Friche la Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 04

Article paru le mercredi 12 avril 2023 dans Ventilo n° 480

Semaine Terres communes

Quel avenir pour nos territoires métropolitains ? Comment nourrir les villes ? Que reste-t-il de nos communs ? Comment préparer le(s) monde(s) à venir ? Autant de questions auxquelles tenteront de répondre les urbanistes, géographes, philosophes et historien·nes invité·es à intervenir pendant cette semaine proposée par la Cité de l’Agriculture de Marseille et le Bureau des Guides, en écho à l’exposition Taking the Country’s Side (présentée à la Friche jusqu’au 21 mai). Comme le rappelle Carolyn Steel dans son ouvrage Le Ventre des villes (2008), plus de deux tiers de l’humanité vivra en ville d’ici à 2050. La question de la subsistance alimentaire des métropoles se pose donc plus que jamais, et sera au cœur de la première journée de rencontres, en présence de l’architecte et urbaniste britannique, mais aussi de producteur·rices locaux·ales, qui vous permettront au passage de faire le plein de bonnes choses sur leurs étals. Le lendemain, on tentera de « dessiner une biorégion » en compagnie de Daniela Poli, qui enseigne l’analyse et la planification du territoire et du paysage à l’Université de Florence. Au programme : poésie et politique, témoignages d’acteurs associatifs et atelier d’imagination collective pour envisager une « transformation écocentrée du territoire ». Mercredi, on s’interrogera en matinée avec l’historienne et philosophe des sciences Isabelle Stengers sur ce qu’il reste de nos « communs », avant de poursuivre la discussion à l’Usine Pillard dans l’après-midi avec différents collectifs marseillais s’organisant autour de cette notion de « commun ». Le 27, il sera question de « concevoir d’autres mondes » autour de l’architecte Pierre Janin et d’étudiants des trois écoles de l’Institut Mediterranéen de la Ville et des Territoires. En fin de journée, on célèbrera le quinzième anniversaire des indispensables éditions Wildproject qui, après l’avoir pensé, entendent bien contribuer à mettre en œuvre un futur meilleur. Le lendemain, on sortira de la Friche pour arpenter la Belle de Mai et découvrir les initiatives du quartier, mais aussi visiter des fermes urbaines marseillaises, de Sainte-Marthe jusqu’au Roy d’Espagne, avant la projection au Gyptis de Nul homme n’est une île de Dominique Marchais, qui pose une regard cinématographique splendide sur le paysage, l’aménagement du territoire, l’exploitation politique locale et l’engagement citoyen. Les 48h de l’agriculture urbaine et leur programme dantesque aux quatre coins de la ville pendant tout le dernier week-end du mois (ateliers, visites, débats, projections, promenades, marchés…) concluront en beauté cette semaine qui pose en filigrane la question suivante : derniers territoires de l’utopie, le local et le commun ne seraient-il pas les deux piliers indispensables à l’avènement d’un monde meilleur ?

CC

> Du 24 au 30/04 à la Friche La Belle de Mai (3e)

Rens. : www.cite-agri.fr/terres-communes

Le programme complet de la Semaine Terres Communes ici